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Salle
où cet événement eut lieu :
Théâtre de l'Epée de Bois - Cartoucherie, 75012 Paris

l'architecte et l'empereur d'assyrie

de Fernando Arrabal , mis en scène par Antonio Diaz - Florian

Théâtre de l'Epée de Bois - Cartoucherie, Paris

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Je m'enfermerai dans une cage en bois et de là je pardonnerai à l'humanité toute la haine qu'elle a toujours montrée envers moi.

Un jour, Arrabal m'a mis un petit livre entre les mains. Quelques mois plus tard, j'ai feuilleté le livre. J'avais tardé à l'ouvrir comme on tarde à lire une lettre dont on sait qu'elle vient de l'être aimé. La couverture était vieille et le velours du temps donnait encore plus d'importance au présent. Je suis tombé, par hasard, sur le rêve le plus terrible... quelqu'un voit sa femme violée par un homme. Je me suis dit qu'il y a plus terrible encore : voir sa propre mère faire l'amour ou " violer l'amour " conjugal avec celui qui pourrait être l'assassin de son père. Le rêve du Poète évoquait en moi l'horreur du cauchemar. Puis j'ai continué à lire un rêve que le Poète partageait avec moi, et puis un autre, et un autre ... A la fin, je laisse de côté ma passion et mon histoire personnelle, et je pense à l'Auteur que j'ai connu voilà quarante ans. Alors je me dis : " Non... Arrabal ne veut pas parler de sa "femme", mais de sa "mère" ". " La pierre de la folie arrabalienne " bien incrustée déjà dans mes entrailles, je demande un rendez-vous avec l'Auteur afin de lui demander le droit de vivre son texte dans ma chair. Je lui demande de vive voix si je peux changer un mot de son texte original : " Regarde comme je viole ta mère " au lieu de " Regarde comme je viole ta femme ". Arrabal se lève de son siège, il me dit : " Justamente, de eso se trata, hombre ". Puis il quitte son bureau et me laisse seul pendant quelques instants. L'auteur avait levé le couvercle des souvenirs et l'immense détresse de " l'enfant de la guerre fratricide " devenait " folie ". Il s'agissait bien de sa mère car, au moment de la grande tragédie, il n'était qu'un enfant et le mot " ma femme " devait encore attendre bien des années pour entrer dans sa chair. Depuis ce jour, je relie intimement toute pièce, tout poème, tout roman de l'Auteur que je lis, avec " La pierre... " qui devient, pour moi, la pierre angulaire de l'oeuvre d'Arrabal. La douleur de " l'Enfant " devient la douleur de tous les enfants victimes de toutes les guerres. Le besoin de comprendre le pourquoi de tant de souffrance peut nous pousser à " la folie contrôlée ". Autrement dit, la folie de tous ceux qui luttent pour arrêter cette " terrible plaie de l'humanité " : la douleur. A. Díaz-Florián.

NB : les représentations du dimanche sont données en espagnol.


Auteur : Fernando Arrabal
Artistes : Andrea Marchant, Maurci Macian Colet
Metteur en scène : Antonio Diaz - Florian





Pour Tout public

Théâtre contemporain

Langue : Français
Durée : 75 minutes soit 01h15





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