Beethoven : Opus 109 Salle Gaveau Affiche © DR


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où cet événement eut lieu :
Salle Gaveau, 75008 Paris


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marcopanzani Inscrit Il y a 9 ans 44 critiques  
Utile: Oui Non
-Le cadeau d'une vie
10/10

Artiste libre, exigeante et généreuse Ludmila Berlinskaïa nous fait ce (vendredi) soir Salle Gaveau un superbe cadeau. Elle joue sur scène, en toute transparence, les 4 pièces immenses réunies pour Melodia comme piliers de sa vie. Le public salue son arrivée et offre au 1er joyau de la soirée l'écrin tendre et parfait d'un silence rare. On dit que Beethoven entend un quatuor quand il compose : sous les doigts de Ludmila l'opus 109 nous le confirme. Les voix chantent, respirent, s'attendent, se mêlent et se croisent. L'artiste nous dit ce qu'elle aime : le contraste, les frontières, l'onde subtile et légère qui balaie les sentiments contraires. La vie ne vaut d'être vécue que si la musique nous la fait vivre une seconde fois. Medtner trouve dans sa Sonate-Réminiscence le juste lyrisme et le relief précis pour dire l'unité de ce qui nous relie, à nous et à la vie. Ludmila Berlinskaia met son jeu fluide au service de cette évocation où le présent côtoie tous les temps. Après l'entracte et avec Schumann il est temps de ne plus être sage : la pianiste nous prend dans la folle spirale des Kreisleriana. Le tempo est vif et la virtuose aux anges. Elle crée devant nous la matière vivante, fruit du travail patient de l'artiste et de ses plus hautes aspirations. Elle en extrait chaque atome au creux de piani infinis qui ondulent et éclatent comme de fines bulles ouvrant vers d'autres pianissimi. Jouant il y a peu un Erard qu'il avait aussi joué, Ludmila Berlinskaia se demandait : "Ah ! Si la pensée intime de Ravel pouvait me parvenir à travers l'ivoire de cet instrument". Puisant dans sa science, elle ouvre ce soir son Steinway fier et fort de ses nuances, sur le coeur et l'âme des compositeurs qu'elle invite. Les Valses Nobles et Sentimentales semblent les réunir, avec la douce et savante ironie de Ravel. Amadouer ses souvenirs peut être un plaisir aussi vain que la valse, mais quelle grâce à le faire avec une aussi belle musique chante Ludmila. Et quelle joie de le partager avec nous battent nos mains veillant à ne pas rompre le charme. Liadov et Scriabine signent les 2 bis du concert immense et personnel d'une artiste unique.
# écrit le 06/02/18


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