Le souper

Nous sommes à Paris, dans une France occupée. Napoléon vient d'être battu à Waterloo. Wellington et les troupes coalisées sont dans la capitale. Le pays est au bord de l'implosion. Deux hommes, deux grands commis de l'Etat, qui l'ont autant servi qu'ils s'en sont servi, que tout oppose et qui se détestent cordialement vont tenter de le sauver.

Talleyrand, ministre des Affaires étrangères sous l'Empire que certains surnomment le "diable boiteux" reçoit dans son hôtel particulier de la rue Saint Florentin, Fouché, ancien ministre de la police et actuel président du gouvernement provisoire, pour un souper.
Nous sommes le 6 juillet 1815, il est minuit, l'heure du crime. Le temps de ce repas ils vont décider du régime à donner à la France. Le premier prône un retour des Bourbon, tandis que le second, qui est un régicide, souhaite instaurer la République. Chateaubriand eut cette jolie formule à l'égard de nos deux "conspirateurs" : "le vice appuyé sur le bras du crime."
Cette pièce est, en quelque sorte la quintessence de ce que peut incarner notre pays : le bon goût, la bonne cuisine, les mots d'esprit et... un peu d'arrogance. Le texte est brillant et les acteurs, père et fils, qui le portent le sont tout autant.
Un grand moment de théâtre en perspective !