Mais ne te promène donc pas toute nue

L'action se passe en été, avec une chaleur caniculaire dans un appartement parisien.Cet univers bourgeois est celui du député Ventroux, qui veille à ce que tout soit parfait, dans le respect des convenances pour un avenir politique prometteur . Tout serait parfait si ne surgissait pas Clarisse, sa femme ! Elle est le tourbillon de folie de ce faux-semblant, dans lequel elle étouffe et provoque, par son insolente insouciance, le chaos.

Le député Ventroux, qui va recevoir la visite d'un important industriel et opposant politique, Monsieur Hochepaix, tente de convaincre en vain sa femme d'arrêter de se promener en tenue légère, comme elle en a pris l'habitude. Tout ceci fait le grand bonheur des visiteurs officiels qui défilent dans l'appartement : Victor , le valet,Monsieur Hochepaix, grand rival politique en quête d'une faveur, ou de Monsieur De Jaival, journaliste au Figaro et "à la pêche au scoop" et Monsieur Georges Clemenceau qui demeure en face et qui passe son temps à épier les voisins. Ces allées et venues entraînent une cascade de quiproquos et de rebondissements, surtout lorsqu'une guêpe s'en mêle et pique Clarise à la fesse.

Mais cette pièce est avant tout une histoire des combats : le combat d'un mari pour offrir l'image consensuelle d'un homme de pouvoir indispensable en politique et le combat d'une femme qui lutte pour rester elle-même, en toute circonstance . Tout ça nous semble tellement d'actualité aujourd'hui, quand gestes et paroles des personnalités publiques sont analysés, exploités par les médias, et que le paraître devance l'être. Regarder un homme empêtre dans ces contradictions, se débattre entre son ambition et l'inébranlable naturel de sa femme, cela nous fait rire aux éclats aujourd'hui plus que jamais !