Mon désert de désir

Le point de départ de la pièce porte sur la nature du désir. Il y a certains moments dans une vie où nous prenons conscience que nous ne savons pas réellement ce que nous voulons, et nous pouvons avoir le sentiment de vouloir une chose qui ne nous appartient pas vraiment. le désir, en constante évolution, ne nous appartient jamais totalement. Comment se construit-il dans notre pensée, dans nos actes, et comment se met-on à désirer une chose, ou pourquoi ne la désire-t-on pas ? C'est dans cette optique et ces questionnements que le supermarché s'est imposé de lui même dans cette histoire. on peut effectivement se le représenter comme un lieu de culte du désir : ce dernier y est constamment sollicité.

Le spectacle se situe entre le conte et le théâtre dans une forme plus " classique " : il y a d'un côté le conte, introduit par Marcel, et de l'autre ce qui se joue entre Marcel et Louise, dans le rapport qu'ils entretiennent avec cette histoire. Le petit garçon de l'histoire se nomme Pinocchio, incarné tantôt par l'homme, tantôt par la femme, il est inspiré du roman de Collodi.
Ce personnage constitue un des mythes fondateurs contemporains. Il était important de le mêler à cette histoire de supermarché. Pinocchio est un enfant. et l'enfance est inhérente au désir : c'est l'enfant qui est en chacun de nous qui rêve, et donc qui désire. Pinocchio est le " pilier central " de l'homme, son objet favori. Dans son histoire, il introduit effectivement le pantin de bois dans le supermarché, lui faisant traverser les différents rayons comme des épreuves. Dans chacun d'entre eux, il en retire une morale, qui sera fréquemment contredite par la femme. Par moment l'homme s'identifie au pantin de manière très confuse. De même que Pinocchio court de rayon en rayon en quête de la nourriture qui le stoppera, marcel saute de morale en morale sans jamais pouvoir établir de vrai dialogue, ni avec le public, ni avec Louise.