Vent Divin

Rien ne sera épargné à Bob l'Américain, à Mishimoto le Japonais et à Guntar l'Allemand dans le tournage de ce film en VO retraçant la Guerre du Pacifique revue et corrigée façon cartoon azi­muté...

C'est une véritable performance d'acteur que nous livre ce solo burlesque, puisque David Jonquières incarne tous les protagonistes (près d'un million de combattants tout de même !) d'une saga mimée tambour battant où la guerre devient le terrain de jeu de petits hommes qui se croient tous plus forts les uns que les autres. Bande son et bruitages avec la bouche, effets spéciaux avec les bras et les jambes, décors dans ta tête !

"Vent Divin", c'est l'absurdité de la guerre poussée à son paroxysme.
C'est l'histoire de ces hommes, partis des quatre coins du monde gonflés de rêves d'héroïsme patriotique pour aller s'entre-tuer. Si le sujet est grave, le traitement l'est nettement moins et le rire est au rendez-vous du début à la fin.
Vous êtes dans un film à grand spectacle sans le gigantisme des décors, sans les musiques grandiloquentes et sans les centaines de figurants. Espace scénique et distribution minimalistes : une chaise, un cerceau et un comédien.

Pourtant, David Jonquières vous emmène dans une saga. À lui tout seul, il réalise son film de guerre, rêve de gosse qui joue à incarner des petits soldats tout droit sortis d'un dessin animé de Tex Avery. Il y a Mishimoto, le kamikaze japonais imbibé de saké avant de monter dans son avion ; Bob, le GI américain au chewing-gum qui saute de son hélicoptère à sa jeep ; Guntar, l'Allemand étriqué tout émoustillé par son nouveau jouet, un sous-marin U-Boat.

Le comédien prête à chacun de ses personnages son propre gromelot caricatural et fait en direct tous les bruitages.

L'histoire se déroule en plan séquence et le rythme s'accélère au fur et à mesure que se rapproche la rencontre fatale dans le Pacifique entre nos trois héros.

Le passage d'un personnage à l'autre se fait à vue, dans le cercle symbolique du cerceau et grâce à un simple changement de coiffure.

Le mime bruité, maîtrisé avec maestria par le comédien, nous transporte dans un univers totalement burlesque au coeur de la grande et de la toute petite histoire. Personne n'est épargné, personne n'en sort vainqueur ou grandi, y compris les Français qui, en 1941, ne vivaient pas la période la plus glorieuse de leur histoire ...