96h de concerts de Télérama - Bauls du Bengale

" De tradition nomade, les ''Fous de Dieu'' circulent de par le monde... ils sont de passage à Paris."

(Les Vagabonds Enchantés, de Mimlu Sen, Ed. Hoebeke)

Mendiants itinérants et musiciens mystiques, les Bâuls sèment le désordre sur leur chemin par le chant et la danse. Le mot " bâul " signifie " divinement possédé ", " fou ", en tous les cas sans limite. Les Bâuls refusent la séparation entre les communautés hindoues et musulmanes ainsi que la différence entre hommes et femmes. La musique, ainsi que la danse, sont pour eux des moyens de perpétuer les enseignements philosophiques, synthèse des cultures bouddhiste, tantrique, vaishnava et soufi. Ses adeptes sont méprisés et châtiés au Bengale, société traditionnelle où le système des castes et des distinctions de classes prédomine.

Paban a 5 ans lorsqu'il chante pour la première fois. Son père est dépossédé de ses terres et se met à chanter et mendier pour survivre autour de leur village de Mohammedpur, dans l'Ouest Bengale. Paban s'initie au chant et au dubki (petit tambourin) à ses côtés. Mais les premières prestations dans les festivals Bâuls et sa rencontre avec Subal Das Baul, maître Bâul, à l'âge de 14 ans influenceront à jamais le jeune garçon.

La musique Bâul est emplie d'ivresse grâce aux voix lancinantes de ses interprètes. Les instruments traditionnels sont fabriqués par les Bâuls eux-mêmes. Il s'agit généralement du khamak (mélange de tambour à friction et de luth), du khol (tambour en tonneau), l'ektara, les manjiras ou les kartals (petites cymbales ou castagnettes) ainsi qu'un harmonium.

Aujourd'hui, Paban Das Baul navigue entre le Bengale et la France, où il réside. Il compose et collabore avec des musiciens du monde entier, accompagné de Mimlu Sen sa partenaire et compagne. L'artiste chamanique captive par sa voix sublimante, qui a su perpétuer et diffuser la culture Bâul tout en y apportant ses variantes par ses collaborations diverses.