Avis et critiques : Après la répétition

Laurent Laffargue et ses excellents comédiens ont su mettre en relief la profondeur du texte de Bergman sans jamais l'appuyer misant à juste titre sur le naturel et la fluidité du propos transcendant son intellectualisme parfois irréel (superbe mais piégeant). Il s'en dégage une liberté de ton, des échanges d'une authenticité rare. A l'image de ce décor à la fois simple et inspiré, projection de la distance mouvante entre les choses, les êtres, les temps.

après la répétition est une pièce qui donne encore plus envie d'aller au théatre: un texte subtil, une mise en scène intelligente, des comédiens touchants....Une vraie bonne soirée

A voir absolument, très belle prestation de ce trio, du grand art.

Beau texte; bons comédiens; j'ai découvert Didier Bezace dont j'ai particulièrement aimé la voix et le ton. Très bonne soirée

Houba !, houba ! voilà des applaudissements et des rappels vrais et chaleureux par un public conquis. " Après la répétition " a donné toute sa puissance : des acteurs d'expérience pour des rôles d'artistes mûrs. Si on se réfère au vin, Didier Bezace tient d'un Pomerol de 15 ans d'âge et Fanny Cottençon d'un bourgogne de grand crû (celui que vous voulez). Ils vous font voyager et rêver sur place. Céline Sallette pourrait être classée dans les grands vins en devenir, disons un Morgon. Ne vous trompez pas, ce sont des compliments. Sans parler du fond où il y aurait trop à dire (seulement que je me suis en partie reconnu dans le metteur en scène, l'âge en moins), la forme me semble d'un équilibre parfait : l'usage de plateau tournant n'est pas abusif, la mise en scène simple et efficace, la lumière juste d'animation et surtout un jeu d'acteurs d'un naturel rare sur un texte terriblement réaliste (au sens où il peut exister dans la vie quotidienne). Au point que les erreurs de diction passent pour être voulues car on sait bien que dans la vie, nous réfléchissons à ce que nous allons dire donc nos phrases ne sont pas parfaitement dites.

Très bonne prestation des acteurs (avec un léger moins pour la jeune fille qui n'est pas toujours convaincante). Nous étions 4 amies et je suis la plus sévère. J'ai eu du mal au début à "entrer" dans le texte, mais j'ai fini par être enveloppée. Un bémol toutefois, celui de la place. En effet nous étions invitées en 1re catégorie et nous nous sommes retrouvées placées complètement sur le côté, pliées en deux sur la balustrade. Très très inconfortable !

Merveilleuse pièce, admirablement jouée, seul regret : la voix des femmes ne porte pas au balcon et on perd une partie du texte.

Fanny Cottençon est parfaite. Je ne crois pas qu'il soit possible d'incarner ce personnage avec plus de justesse, de nuance, d'émotion, de contradiction, tout est là. C'est éclatant. C'est magnifique. Didier Bezace est comme toujours excellent, et j'ai découvert Céline Sallette qui amène de la fraicheur avec un naturel déconcertant. Bravo. La scénographie est très intéressante. J'ai une réserve sur le texte, que je ne connaissais pas et qui manque de recul à mon goût. Ca n'en est pas moins un travail remarquable, et pour qui aime la pièce une réussite totale. (Vu au théâtre de la Commune)

Subitement la scène tourne et fait apparaître la très jeune Anna (Céline Sallette) qui recherche son bracelet oublié. Nous sommes au théâtre, dans un théâtre. La scène tourne encore et on découvre le metteur en scène qui se réveille. Lui c'est Henrik Vogler joué par Didier Bezace qui joue en fait son propre rôle, car il est aussi le patron du Théâtre de la Commune d'Aubervilliers (sa Maison). Quand il joue dans ses spectacles, on perçoit chez lui une force, une ambiguïté, une inquiétude qui conduisent le spectateur dans une épaisseur insoupçonnée du texte. On sent que ce rôle l'a touché, on ressent chez lui l'amour et parfois la haine des acteurs. Le désir de nationaliser le travail théâtral quand il faut négocier de tout, à tout moment, avec tout le monde. Nous assistons à une longue conversation, confession et conseils de jeux avec sa jeune actrice, dont il avouera être tombé amoureux. L'arrivée de Rakel (Fanny Cottençon) son ex-maîtresse apporte un ton différent et mêlé de violence. Elle veut, une dernière fois, faire l'amour, et nous dévoile sa sublime poitrine. Passage dérangeant mais tristement véridique d'une femme délaissé, en manque d'amour, qui est repoussée et violentée sans ménagement. Dans ce couple, on comprend que ce n'est pas elle qui porte la culotte. Peut-être le meilleure rôle de cette grande actrice exceptionnelle, qui s'est longtemps réservée à des rôles de télévision. C'est une soirée réussie, un très bon spectacle plaisant et juste dans cette délicieuse salle.. Seul petit conseil à l'actrice qui joue Anna , essayez de parler plus fort car les spectateurs du corbeille et balcon ont beaucoup du mal a vous comprendre .

Quel beau spectacle, il y a des jours ou des sorties nous réjouisse le coeur. Un texte vrai, une mise en scène originales avec ces deux plateaux tournants, même si elle abuse de l'avant scène, ce qui est difficile pour les personnes du balcon. Que dire des acteurs une performance exceptionnelle pour Monsieur Didier Bezace, avec une réplique digne de ce nom de madame Fanny Cottençon.La voix de la denière actrice est plus discrete, mais je suis sous le charme, à voir.