
Première exposition personnelle à Paris.
"Cela commence avec le peigne qui a strié de ses dents la chevelure mouillée, graissée par le gel, qui s'agglutine sur le manche en bois comme une bave gluante, comme une écume épaisse. C'est en trop, inutile, et ça s'écoule du corps par ses extrémités inertes, chassé par le balayage à la fois ferme et délicat de la main.
Devant cette image, qui accompagne la première exposition personnelle de Tiziana La Melia à la galerie anne barrault, une question, parmi une constellation d'autres possibles : où vont les excédents cosmétiques lorsqu'ils prennent congés des êtres ? En rêvassant, je me laisse croire que certains s'esquivent en nuages, en masses gazeuses intoxicant l'air de précautions évaporées, abandonnant la chair à sa vulgaire solitude. Que d'autres, récalcitrants et visqueux, doivent se mêler à l'eau, à la crasse et à une chaîne encore plus grande de résidus chimiques et biologiques, pour coloniser les sous-sols de flaques irisées, de souvenirs d'épidermes frottés, grattés, purgés. Les insectes, les oiseaux et les rats, traversant ces nappes, se laissent-ils troubler par leurs effluves ? Usent-ils, eux aussi, d'artifices pour se rendre plus désirables ?
Si l'on peut voir dans ces images qui nous escortent un certain goût pour les assemblages sémantiques, il faut alors dire que Tiziana est également poète et que la poésie – qui chez elle ne semble pas s'exercer avant toute chose mais pour le moins, en même temps que chaque autre – agit au coeur de son travail tel un levier déstabilisant la rationalité, enclenchant des récits possibles déterminés par d'autres formes de pouvoir. La trajectoire poétique que Tiziana emprunte parcourt des territoires aussi variés que les activités quotidiennes et domestiques, les relations sociales, la littérature, le cinéma, l'art ou les rêves. Elle ne se fixe sur aucun médium en particulier, jouissant des opportunités offertes par l'image (fixe ou en mouvement), le dessin, la peinture, la sculpture ou la performance pour incarner les différents aspects des relations qui l'unissent à son environnement matériel et symbolique. L'écriture, dans un processus libérant d'une part le caractère autofictionnel de ce travail et, d'autre part, en permettant de faire éclore des potentialités nouvelles à la détermination des choses, apparaît quant à elle comme le cadre architectural portant l'ensemble de cet édifice créatif."
Franck Balland
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Pour tout public
Langue : Français
Devant cette image, qui accompagne la première exposition personnelle de Tiziana La Melia à la galerie anne barrault, une question, parmi une constellation d'autres possibles : où vont les excédents cosmétiques lorsqu'ils prennent congés des êtres ? En rêvassant, je me laisse croire que certains s'esquivent en nuages, en masses gazeuses intoxicant l'air de précautions évaporées, abandonnant la chair à sa vulgaire solitude. Que d'autres, récalcitrants et visqueux, doivent se mêler à l'eau, à la crasse et à une chaîne encore plus grande de résidus chimiques et biologiques, pour coloniser les sous-sols de flaques irisées, de souvenirs d'épidermes frottés, grattés, purgés. Les insectes, les oiseaux et les rats, traversant ces nappes, se laissent-ils troubler par leurs effluves ? Usent-ils, eux aussi, d'artifices pour se rendre plus désirables ?
Si l'on peut voir dans ces images qui nous escortent un certain goût pour les assemblages sémantiques, il faut alors dire que Tiziana est également poète et que la poésie – qui chez elle ne semble pas s'exercer avant toute chose mais pour le moins, en même temps que chaque autre – agit au coeur de son travail tel un levier déstabilisant la rationalité, enclenchant des récits possibles déterminés par d'autres formes de pouvoir. La trajectoire poétique que Tiziana emprunte parcourt des territoires aussi variés que les activités quotidiennes et domestiques, les relations sociales, la littérature, le cinéma, l'art ou les rêves. Elle ne se fixe sur aucun médium en particulier, jouissant des opportunités offertes par l'image (fixe ou en mouvement), le dessin, la peinture, la sculpture ou la performance pour incarner les différents aspects des relations qui l'unissent à son environnement matériel et symbolique. L'écriture, dans un processus libérant d'une part le caractère autofictionnel de ce travail et, d'autre part, en permettant de faire éclore des potentialités nouvelles à la détermination des choses, apparaît quant à elle comme le cadre architectural portant l'ensemble de cet édifice créatif."
Franck Balland
La distribution du spectacle ✨
Auteur(s) :
Franck Balland
Artiste(s) :
Tiziana la Mélia
Broom Emotion | Tiziana la Mélia, les avis spectateurs
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Le lieu
Broom Emotion | Tiziana la Mélia, toutes les séances
Aucune date prévue pour le moment
À propos de Broom Emotion | Tiziana la Mélia
L’événement Broom Emotion | Tiziana la Mélia de type Musées / Expos, organisé ici : Galerie Anne Barrault -
Paris, n'est plus disponible à la vente.
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