Chassez le naturel (...)

Très belle performance d'acteur de Bonnafé. En revanche, je n'ai pas bien aimé son partenaire, que j'ai trouvé mou, à l'articulation très moyenne et dont la présence n'est pas pertinente pour la dramaturgie.

Un spectacle intelligent et drôle avec des interprètes en grande forme (physique).

Pas de répit pour le spectateur ( moi ) qui doit concentrer ses efforts pour suivre les zigzags de la pensée - aaah les philosophes, sacrés Jean -Jacques et Jacques !!! - Un peu fatigant à suivre tous ces aller-retour, les parenthèses des apartés - tout ça pour ça : une intéressante réflexion sur la condition humaine et animale, sur le visible et l'invisible. La mise en scène, la mise en espace, sont parfaites : un beau cache cache, un bel entre-deux. Paradoxal tout de même de se plaindre de la surexposition du comédien sur scène comme les animaux dans un zoo. L'animal, la bête, je pense qu'il s'en fout du zoo, vivre libre dans la savane chez les prédateurs de toutes sortes ou dans un zoo, surexposé pour les groupes scolaires qu'on éduque pour mettre la bonne étiquette sur l'objet, ça , il s'en fout, tout ça, même les défenseurs de sa cause, c'est encore une mignardise de l'homme. Pauvre comédien, tel l'animal sauvage, le voici condamné à être au vu de tous !!! Soyons sérieux, le théâtre, comme le rire, est le propre de l'homme et lui fait cadeau avec son public d'une promiscuité jubilatoire, pour dénoncer la perversion du sens .... Oui, la cerise sur le gâteau.

On reste perplexe. On ne conteste pas la performance d'acteur, mais on ne comprend pas la structure ni l'objectif du texte. On dirait qu'il est fait pour déclencher les ricanements, mais ni l'approbation, ni la réflexion. Ces réferences juxtaposées dans un pseudo anti intellectualisme ne sont pas de bon aloi Était ce voulu ou maladroit ? On ressort de là avec un grand point d'interrogation et un sentiment de gâchis