
Il s'agit de laisser les acteurs se vêtir de leur imaginaire
Claude Régy avait envoyé Claude Degliame se faire faire une robe par Madame Grès. Madame Grès a donc placé Claude Degliame entièrement déshabillée au centre d'une pièce à la moquette épaisse et elle a commencé à dérouler le tissu autour d'elle. Les fameux drapés. "Taffetas carton, bleu canard, un rien ténébreux". Coco Chanel disait, elle aussi, qu'elle ne savait pas à l'avance comment serait sa collection car elle faisait "ses robes sur les mannequins".
Une fois de plus et après le diptyque de la Cité internationale intitulé: – je peux / – oui, je proposerai une nouvelle pièce – toujours la même, diront les aigris – en forme de manifeste.
Certes, il s'agit toujours de laisser les acteurs se vêtir de leur imaginaire. Les acteurs sont souvent au service d'une mise en scène, voire d'un metteur en scène. Non, chez moi, il n'y a pas de mise en scène, il n'y a pas de metteur en scène. Il y a le monde, il n'y a rien. "Je suis ce qui m'entoure / Les femmes comprennent cela / On n'est pas duchesse / A cent mètres de son carrosse", dit le poète américain Wallace Stevens dans un poème justement appelé Théorie. C'est l'hiver, l'été ou le printemps, l'homme est déshabillé, mais l'homme, sur cette terre, habite en poète.
Mon travail : ne pas priver les acteurs de leur âme. Les acteurs sont des Indiens d'Amérique, il ne faut pas les évangéliser. La forme attendra (dans l'antichambre), il me faut les acteurs sauvages, miroir étrange d'une autre humanité.
Yves-Noël Genod, interprète formé par Claude Régy, Antoine Vitez et François Tanguy et généreusement accueilli par la danse (car la danse est sans doute plus généreuse et jeune que le théâtre parfois bien sclérosé) propose des spectacles très variés depuis juin 2003 et son premier En attendant Genod produit par Loïc Touzé, au Lieu Unique, à Nantes. Tous ses spectacles – il y en a plus de quarante et un très grand nombre de performances – sont répertoriés sur son blog, au jour le jour. Il faut donc fouiller pour en retrouver les traces. Le
théâtre est ainsi fait : il passe. C'est ce qui fait sa beauté (de papillon) et sa douleur aussi. Il est proche de la vie et il marque la mort... Il disparaît. Mais l'optimisme de son travail vient de là : les formes peuvent disparaître et, malgré tout, la vie, son scandale, sa nature sauvage, irréductible, rebelle – et qu'en savons-nous ? l'âme ? – traverse et parvient, en passant, à toucher et à sourire. En fait, elle ne fait que parvenir, toujours. Qu'est-ce que le talent ? Est-ce que ce n'est pas sourire, entrer en scène et sourire, disait Barbara qui avouait aussi " ne pas tricher ". Citons 1er avril, à Bruxelles, La Mort d'Ivan Ilitch, solo qui sera repris au Théâtre de la Bastille en février, Haschich à Marseille, spectacle pour une salle de cinéma présenté à Marseille dans le cadre du dernier festival
actOral.
Et – je peux / – oui, diptyque présenté en décembre au théatre de la Cité internationale à Paris. Le travail d'Yves-Noël Genod se caractérise par une adoration des acteurs, princes mal payés, mais princes néanmoins qu'il place au centre de dispositifs qui ne sont souvent que des lieux, que les lieux mêmes, les théâtres mêmes, des maisons.
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Pour tout public
Langue : Français
Une fois de plus et après le diptyque de la Cité internationale intitulé: – je peux / – oui, je proposerai une nouvelle pièce – toujours la même, diront les aigris – en forme de manifeste.
Certes, il s'agit toujours de laisser les acteurs se vêtir de leur imaginaire. Les acteurs sont souvent au service d'une mise en scène, voire d'un metteur en scène. Non, chez moi, il n'y a pas de mise en scène, il n'y a pas de metteur en scène. Il y a le monde, il n'y a rien. "Je suis ce qui m'entoure / Les femmes comprennent cela / On n'est pas duchesse / A cent mètres de son carrosse", dit le poète américain Wallace Stevens dans un poème justement appelé Théorie. C'est l'hiver, l'été ou le printemps, l'homme est déshabillé, mais l'homme, sur cette terre, habite en poète.
Mon travail : ne pas priver les acteurs de leur âme. Les acteurs sont des Indiens d'Amérique, il ne faut pas les évangéliser. La forme attendra (dans l'antichambre), il me faut les acteurs sauvages, miroir étrange d'une autre humanité.
Et – je peux / – oui, diptyque présenté en décembre au théatre de la Cité internationale à Paris. Le travail d'Yves-Noël Genod se caractérise par une adoration des acteurs, princes mal payés, mais princes néanmoins qu'il place au centre de dispositifs qui ne sont souvent que des lieux, que les lieux mêmes, les théâtres mêmes, des maisons.
La distribution du spectacle ✨
Auteur(s) :
Yves-Noël Genod
Artiste(s) :
Thomas Gonzalez, Marlène Saldana, Wagner Schwartz, Charles Zevaco, Jeanne Balibar (distribution en cours)
Mise en scène :
Yves-Noël Genod
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Le lieu
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À propos de Création - Yves-Noël Genod
L’événement Création - Yves-Noël Genod de type Théâtre contemporain, organisé ici : Ménagerie de Verre -
Paris, n'est plus disponible à la vente.
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