Délire à Deux

bonne mise en scène, des acteurs inspirés a voir

Deux comédiens très inspirés et très 'vrais' au service d'un texte qui, comme toujours chez Ionesco, prête à sourire autant qu'à réfléchir. La mise en scène est subtile, réunissant 3 textes pour retracer un condensé de vie. Bref, nous étions 5 personnes, toutes ravies de ce bon moment.

Jouer du Ionesco n'est pas chose aisée mais le texte de "délire à 2" est riche en possibilités. Seulement, pour en savourer toutes les subtilités, il faut des respirations et c'est justement ce qui manque dans cette mise en scène ! Je trouve que le texte est bâclé ! Les 2 acteurs sont très bons en revanche, ils ont eu le mérite de jouer hier soir devant une salle mi-vide (15 personnes), ce qui n'est pas facile ! Selon moi, il aurait fallu qu'ils se lâchent un peu plus, le texte le mérite ! Mais chapeau tout de même !!

Le connaissez-vous Jacques Faugeron ? La connaissez-vous Anne-Sophie Rondeau ? Ne les connaissez-vous pas ? Deux comédiens remarquables dans un délire à deux où chacun tire un élastique mesurant le degré d'incommunicabilité au sein du couple et sur lequel navigue une tortue et un limaçon ! Un grand délire où nous voyageons entre rire et drame, véritable partie de yoyo les comédiens se lâchent à travers cette pièce de Ionesco pleine de tendresse. Reflet de notre société dans laquelle chaque couple affrontant son environnement et les contraintes quotidiennes se retrouvent sur un ring où à la fin de chaque round le couple se retrouve dans un coin pour panser mutuellement leurs blessures et mieux repartir au combat et s'entre- déchirer ! Le combat de toute un vie, le rire et la dérision étant les seuls arbitres à leurs tensions ! Merci pour ce bon moment de détente et de réflexion .

Deux comédiens incroyables nous emmènent dans un univers grinçant qui nous semble loin de nous et pourtant...le conflit de ce couple sur mesure se mêle au conflit de l'Homme, de sa guerre et de son absurdité. Tout y est: le cynisme, la drôlerie, la tendresse, la peur de l'autre. Jacques Faugeron en personnage déjanté, poltron, touchant est impérial et Anne-Sophie Rondeau en mégère amère et désespérée est désopilante. Mise en scène inventive, juste dans un décor en carton en accord avec la fragilité des êtres. Un grand BRAVO!!!

mais évidement, c'est Ionesco! Bien interprété cependant.

Une production très décevante au regard de la belle programmation du lucernaire. Les textes de Ionesco ne sont pas tombés dans l'oubli complètement par hasard, ils n'ont pas le même rythme et la même subtilité que la cantatrice chauve ou Rhinocéros... Néanmoins cela pourrait être un texte drôle et subtil si le jeu des acteurs n'était pas aussi premier degré. Ionesco dénonce l'érosion de l'amour au bout de 17 ans de mariage, il est inenvisageable qu'un couple ait pu durer aussi longtemps de la manière dont il est joué. Au bout d'une heure on ne supporte déjà plus l'actrice! Dommage.

Attention : sous des dehors alléchants se cache une grosse déception (plutôt rare au Lucernaire) !!! Le texte n'est pas bien bon (Ionesco a aussi droit à ses coups de mou ;-), la mise en scène est originale mais sans réel intérêt, et le jeu décevant (puis insupportable) des acteurs finit d'enterrer cette pièce.

Je ne connaissais pas cette pièce de Ionesco. Elle parle, dirait-on, de la banalité absurde de l'amour : les disputes, la guerre rapprochent les deux compagnons, et la viellesse leur promet un même sort. Tout est précaire : le couple, la paix, la vie... La mise en scène est sobre mais bien pensée. Le jeu des acteurs est sans fausse note. Pourquoi alors cette pièce ne m'a-t-elle pas convaincu ? J'ose avancer que les faiblesses sont dans le texte de Ionesco, mais peut-être ai-je simplement été un mauvais spectateur.