Des Espoirs

Ce spectacle est impressionnant et il surprend. Ca vaut vraiment le detour

Tout a commencé par un banal, "tu as vu la campagne de pub qu'il y a actuellement dans Paris sur une pièce de théatre qui parle du Rwanda?, J'ai vraiement envie d'aller la voir!!!". L'avis de la femme de ma vie est sans concession sur la qualité des évènements artistique. Dotée d'un sens critique hors norme, on peut lui faire confiance les yeux fermés. Nous nous décidâmes donc d'assister à cette représentation, sans trop savoir ce qui nous attendait, tant il est vrai que l'on peut être partagé sur le génocide rwandais, entre silence complice (ou coupable) et gêne, voire même s'en foutre en estimant que c'est un évènement lointain qui n'a pas d'incidence sur nos vies quotidiennes. Le remède à l'oubli, le remède à l'indifférence est matérialisé par ce spectacle, j'ai eu dû mal à trouver les mots pour qualifier cet ovni artistique, la force de la danse contemporaine + les performances scénique et gestuelle des acteurs + l'histoire qui est racontée, en font une oeuvre magistrale qu'il faudrait montrer dans les écoles. Le cours d'histoire est peut-être plus simple à retenir quand il passe par des sentiments aussi forts, le sens du "plus jamais ça" est d'autant plus percutant qu'on aura été traversé soi-même le temps du spectacle par une tranche de vie des "survivants". Survivre quand on a perdu toute sa famille, ses amis, oui c'est possible et même plus dur peut-être, mais on le fait en essayant d'instruire. J'ai bien observé les spectateurs avant, pendant et après, la salle était unanime, non seulement en voyant le rappel qui a duré près de 10 minutes à la fin, mais aussi pour les sourires qui ne se décollaient pas des visages (visibles même dans l'obscurité). Il se dégage de ce spectacle une énergie positive, revivifiante, surtout en cette période de morosité ambiante en France( même si c'est pas pour les mêmes raisons que nous sommes moroses!!!). Je n'aurai de cesse d'appeller à encourager ce genre d'initiatives (spectacles, lecture de poemes,...) pour le devoir de mémoire sur le génocide rwandais, initiatives qui ne sont pas simples tant les plaies mettront du temps à cicatriser. Le génocide rwandais comme toutes les catastrophes humaines sont notre affaire à tous. "A partir de ce moment, il est possible de dire que la peste fut notre affaire à tous. Jusque-là, malgré la surprise et l'inquiétude que leur avaient apportées ces évènements, chacun de nos concitoyens avait poursuivi ses occupations, comme il l'avait pu, à sa place ordinaire.[...]A la vérité, il fallut plusieurs jours pour que nous nous rendissions compte que nous nous trouvions dans une situation sans compromis, et que les mots "transiger", "faveur", "exception" n'avaient plus de sens." Albert Camus, La peste.

Jamais déçu par les chorégraphies d'Irène Tassembédo...qui exigent beaucoup des danseurs...qui assurent plus que bien.

C'est extra. A la fois dur, touchant, énergique, dynamique, réaliste, poétique, lourd de silences et de non dits... On passe un excellent moment, naviguant entre larmes, rires et sourires. Des danseurs excellents et une musique étonnante. Il fallait le faire ! C'est réussi sans pathos et sans voyeurisme. heu... BRAVO !