Avis et critiques : Giordano Bruno, le souper des cendres

Mise en scène sobre avec un jeu d'acteur épuré qui renforcent la puissance du texte. Giordano Bruno, le souper des cendres s'attache à la dernière partie de la vie de celui qui fut frère dominicain. Dans sa cellule, peu avant son exécution sur le Campo dei Fiori, là-même où l'Inquisition brûle les hérétiques, il défend jusqu'au bout ses travaux dont la novation irrite l'Église catholique, à commencer par Clément VIII. Imprégné d'humanisme, la culture de Giordano Bruno est aussi grande qu'éclectique. Elle va de la théologie à l'alchimie en passant par la philosophe ou encore l'astronomie et les mathématiques, etc. De même, grand voyageur, il parcourt l'Europe de l'Italie à l'Allemagne, de l'Angleterre à la Suisse, puis la France. Ses rencontres nourrissent sa pensée autant que sa curiosité. Giordano entretient avec l'Église catholique des rapports complexes. Ils le sont d'autant plus qu'il est doté d'un caractère trempé et se refuse à toute concession. Pendant une petite dizaine d'années, il tient tête à ses juges romains (à la demande du Pape, il est incarcéré dans les geôles du Vatican). Épuisé et refusant d'abjurer publiquement son oeuvre - ce qui lui aurait permis de sauver sa tête - il assume sa mort. La pièce de Laurent Vacher tente en 1h15 de faire la synthèse d'un homme complexe, intransigeant à l'intelligence remarquable, visionnaire. Depuis 1889, une statut de Giordano Bruno est érigée sur le Campo Dei Fiori. Elle accueille chaque année, le jour de sa mort, un rassemblement de libres-penseurs et une couronne de fleurs de la Mairie de Rome.