Juliette Mey et Thibault Noally : Les accents

Antonio Vivaldi
Gelosia tu già rendi – extrait d'Ottone in Villa
Sovvente il sole – extrait d'Andromeda liberata
Agitata a due venti – extrait de La Griselda
Nicola Porpora
Dolci aurette fresche – extrait de Polifemo

L'opera seria italien du XVIIIe siècle n'était pas entièrement soumis à l'hégémonie des grands castrats. Ainsi, Vivaldi proférait sa préférence pour les voix graves féminines mais il confia des pages d'une virtuosité ébouriffante aussi bien à la contralto Margherita Giacomazzi (Agitata a due venti dans La Griselda) qu'au castrat Bartolomeo Bartoli (Gelosia tu già rendi dans Ottone in Villa).

Porpora, en revanche, était admiré dans toute l'Europe pour ses compositions mais aussi pour son génie de pédagogue – il forma notamment Caffarelli et, surtout, le légendaire Farinelli dont l'air Dolci aurette fresche de l'opéra Polifemo reflète la longueur de souffle phénoménale et le raffinement absolu dans le phrasé.

Auréolée de sa Victoire de la musique classique comme Révélation lyrique, la mezzo-soprano Juliette Mey fera valoir son agilité aussi étourdissante que subtile pour ressusciter ces légendes du chant. Elle ne peut rêver meilleurs complices que Les Accents et Thibault Noally, aussi magistral au violon qu'à la direction.