
La nuit. La pluie. Un homme accoste un inconnu dans la rue. Ses propos sont décousus mais l'homme s'entête, il faut qu'il se fasse comprendre...
Koltès nous donne accès à l'invisible que nous croisons sans oser.
Il convoque Marx, Shakespeare et Rimbaud dans un texte fulgurant.
Il embrasse philosophie, économie, romanesque et politique portés à hauteur d'homme.
Cette parole est poétique à l'envers, elle est brute, elle racle, elle est rayée. Répétitions, boucles, redites, motifs s'enchevêtrent pour créer des contrastes, cette parole se révèle comme un négatif argentique.
On voit d'abord l'un de ces inconnus envahissants qui nous encombrent de leur parole avinée et dont on ne sait comment se débarrasser sans les rendre violents, un relou ; un de ces "relous" qui empiètent sur notre intimité, qui ne comprennent pas la limite du toi et du moi, qui ne savent pas rester à leur place d' "Autre", l'étranger par excellence ; un de ces étrangers qui nous enjôlent, qui font friser leurs regards pour créer la sympathie, et profitent d'un sourire chapardé pour finalement demander quelque chose, un doigt qui va se transformer en bras, le mendiant par excellence ! Mendiant, étranger, relou : "L'Autre" !
Or voici que tandis qu'il parle, qu'il se répète, tandis qu'il nous envahit de sa parole débordante, c'est NOUS que nous rencontrons. Cet Autre c'est Nous avec ce que nous avons de plus enfoui. Puis nous comprenons qu'il nous dépasse. Ce NOUS dont nous regardons, fascinés et effarés le reflet, c'est un NOUS entier, un NOUS intègre, un NOUS prêt à accepter les conséquences radicales de nos convictions et de nos choix, prêt à être ce fameux "changement que nous voulons voir dans le monde".
C'est un tour de maître de Bernard-Marie Koltès, et plus nous plongeons dans le texte plus nous sommes saisis par sa puissance. Nous proposons au spectateur de traverser le miroir avec nous dans une expérience sensible et tangible : Commencer par le cliché pour accéder à l'essentiel. Proposer au spectateur l'expérience troublante de ce catalogage immédiat de la différence, qui fait l'autre, étranger, dans son altérité si reconnaissable et radicale, pour ensuite le saisir par surprise de cette chose intime : être en (-) vie.
Auteur Bernard-Marie Koltès
Mise en scène Cécile Rist
Interprètes et musiciens Bastien d'Asnières & Guillaume Tobo
Décors Jérémie Leloup
Lumières Carole Van Bellegem
Mouvement Matthieu Gaudeau
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Pour tout public,
Langue : Français
Cette parole est poétique à l'envers, elle est brute, elle racle, elle est rayée. Répétitions, boucles, redites, motifs s'enchevêtrent pour créer des contrastes, cette parole se révèle comme un négatif argentique.
On voit d'abord l'un de ces inconnus envahissants qui nous encombrent de leur parole avinée et dont on ne sait comment se débarrasser sans les rendre violents, un relou ; un de ces "relous" qui empiètent sur notre intimité, qui ne comprennent pas la limite du toi et du moi, qui ne savent pas rester à leur place d' "Autre", l'étranger par excellence ; un de ces étrangers qui nous enjôlent, qui font friser leurs regards pour créer la sympathie, et profitent d'un sourire chapardé pour finalement demander quelque chose, un doigt qui va se transformer en bras, le mendiant par excellence ! Mendiant, étranger, relou : "L'Autre" !
Or voici que tandis qu'il parle, qu'il se répète, tandis qu'il nous envahit de sa parole débordante, c'est NOUS que nous rencontrons. Cet Autre c'est Nous avec ce que nous avons de plus enfoui. Puis nous comprenons qu'il nous dépasse. Ce NOUS dont nous regardons, fascinés et effarés le reflet, c'est un NOUS entier, un NOUS intègre, un NOUS prêt à accepter les conséquences radicales de nos convictions et de nos choix, prêt à être ce fameux "changement que nous voulons voir dans le monde".
C'est un tour de maître de Bernard-Marie Koltès, et plus nous plongeons dans le texte plus nous sommes saisis par sa puissance. Nous proposons au spectateur de traverser le miroir avec nous dans une expérience sensible et tangible : Commencer par le cliché pour accéder à l'essentiel. Proposer au spectateur l'expérience troublante de ce catalogage immédiat de la différence, qui fait l'autre, étranger, dans son altérité si reconnaissable et radicale, pour ensuite le saisir par surprise de cette chose intime : être en (-) vie.
Auteur Bernard-Marie Koltès
Mise en scène Cécile Rist
Interprètes et musiciens Bastien d'Asnières & Guillaume Tobo
Décors Jérémie Leloup
Lumières Carole Van Bellegem
Mouvement Matthieu Gaudeau
La distribution du spectacle ✨
Auteur(s) :
Bernard-Marie Koltès
Mise en scène :
Cécile Rist
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À propos de La nuit juste avant les forêts
L’événement La nuit juste avant les forêts de type Théâtre contemporain, organisé ici : Lavoir Moderne Parisien -
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