Le mariage forcé Théâtre Michel Galabru

Dans une salle intimiste et avec un décor épuré, les comédiens évoluent au rythme du violon, omniprésent. Loin de déservir la pièce, ceci la rend plus proche de nous, plus actuelle. Car il s'agit de Molière, et d'une pièce méconnu de ce dernier. En un mot, allez-y, dès que ce spectacle sera joué de nouveau (j'ai assisté à la dernière). Mention spéciale à l'acteur qui joue Sganarelle...

j'ai ADORE!

Vibrato du violon pour une troupe de comédiens dynamiques, que du plaisir, j'ai beaucoup aimé.

La compagnie de l'écharpe nous donne une belle leçon de théâtre, en nous montrant qu'il n'est pas nécessaire d'en rajouter pour toucher sa cible. Le spectacle est sobre, sans fioritures, et n'est du coup pas lourd dans le jeu. Toutes les intentions sont fortes, que ce soit au niveau du regard, comme au niveau de la voix. Des voix très impressionnantes. Chapeaux bas, car les comédiens sont vraiment vraiment vraiment (et plus encore!) d'une justesse renversante, notamment deux d'entre eux, le plus "jeune" et le plus "vieux" (je ne connais pas les noms, dsl), comme quoi cette troupe est très équilibrée... La mise en scène, qui paraît rigide, finit par se détendre au fil du spectacle (surtout lorsque l'on repère des fous rires contenus sur scène...); A conseiller à tous ceux qui ont l'habitude du théâtre classique... lorsque le talent est là, pas besoin d'en rajouter.

Très bon spectacle affichant un tableau de symboles très fins, mais certes pas très accessibles aux non-initiés. Au final, dans ce combat entre les différentes étapes de la vie, les comédiens marquent les esprits par leurs individualités frappantes, ce qui au passage, ne les empêchent pas de jouer parfaitement à l'unison, à l'image de Didier Champion et de Jonathan SIMON, dont le duo fonctionne parfaitement, certainement le meilleur passage de la pièce. Ce symbole de la vieillesse (Didier Champion) est touchant et renversant de professionnalisme, à tel point que jusque dans les derniers rangs de la salle, ça sent le professionnalisme à plein nez! Le (très ? trop ?)jeune Jonathan SIMON déconcerte à première vue, puis séduit irrésistiblement le public par son charisme impressionnant et ses indéniables qualités d'acteur : en quelques secondes, il change et rechange de jeu avec naturel et finesse, sans baroque et sans trop en faire, bref, selon les véritables règles du classique. Un jeune comédien plus que prometteur à qui l'on réserve un futur tout dessiné parmi les plus grands des planches, à coups sûrs ! Quelques défauts de jeu ci et là pour leurs partenaires féminines, qui ne sont malheureusement pas à la hauteur de leurs camarades masculins, tant sur le plan sonore, que de celui de l'émotion. Mettons cela sur le compte du trac !? Heureusement, la ô combien ravissante violonniste vient adoucir ses quelques aspérités pour nous faire vivre un grand moment de philosophie légère...

Cette piéce mineure et simple de Moliére est récitée plus que jouée dans un "décor" de patronage des années 60 (deux esca-pas beaux, pas de rideau de fond de scéne ), la distribution des rôles ne respecte absolument pas les personnages (le ... quinquagénaire a 20 ans de moins! ), la chorégraphie est ... bancale et de toutes façons hors sujet sur une scéne du type "studette à Val-Cenis ", les costumes... ben,j'ose plus dire de peur de paraitre aigri... Ah... j'allais oublié, le spectacle a débuté avec retard..., on passait l'aspirateur dans la salle!

Moliére joué par une classe de conservatoire municipal, fête de fin du premier trimestre...première année , ça pourrait être sympa....mais bon, je n'ai pas pu m'empécher de penser que la famille Galabru programmait facile, en faisant appel à des apprentis comme certains restaurants font appel à du personnel encore en école. A aucun moment,je n'ai pu penser qu'on donnait une chance à des jeunes!