Avis et critiques : Les Impronautes

Une gare, Lieu démesuré et intemporel ; des personnages perdus au milieu d'une foule anonyme, en quête de réalité ; Ils cherchent la gare du Sud, qui finalement s'avère être toujours plus a l'ouest. Un père dépassé, en quête du bon quai, dont le fils pleurnichard se transforme comme par magie en dame Pipi pinailleuse puis en démineur miné par l'idée de couper le fil de la bonne couleur; le temps passe épaississant l'histoire, bon dieu ! Ils vont rater leur train ! Sous l'eau aussi c'est la panique, Ambiance confinée d'un sous-marin atomique qui joue seul contre le reste du monde ; trois acteurs campent des personnages profondément habités par le spleen des Abymes ; Les rushs se succèdent, rapides, efficaces les répliques fusent, et vont droit au but comme des torpilles.Sur la terre ferme après tirage au sort, Molière dicte des répliques du " Bourgeois Gentil homme "A une comédienne dont le personnage au phrasé suranné interpelle un personnage contemporain aux préoccupations ordinaires. Tous deux échangent comme s'ils appartenaient à deux dimensions différentes et sans que ce décalage temporel n'affecte le sens de l'histoire racontée, qui reste intelligible. Un comédien coupe les cheveux en quatre dans un monologue improvisé tellement inspiré que par moment on a l'impression qu'il est écrit. Deux comédiens jouent une histoire que le troisième ignore et qu'il doit retrouver tout en jouant avec les deux autres en essayant de comprendre ce qu'il peut avoir fait pour les avoir énervés a ce point. Un personnage inquiétant et coloré est interviewé par un journaliste qui traduit ses propos à un troisième personnage ne parlant pas cette langue étrange et gutturale. C'est incroyable mais avant d'avoir la traduction le spectateur a déjà compris ! Une histoire improvisée dont la progression respecte l'ordre alphabétique, quoi de plus naturel sur la scène du théâtre ABC ? Je pourrais encore en citer beaucoup, mais tous ces bon moment du spectacle des IMPRONAUTES démontrent si besoin était, que le théâtre d'improvisation n'est pas un sous produit du théâtre " de Texte " mais qu'il est un genre en soi, un genre qui se joue des difficultés en faisant naître l'ordre du cahot. Un genre ou l'histoire naît du hasard mais surtout de l'écoute de l'observation et du respect du partenaire. AL

Malgré des sujets, choisis par le public, difficile tel que "octobre Rouge" réaliser une impro sur un sous marin russe... et pourtant ils ont relevé le défit ! Bravo, très bons moments avec des niveaux différents dans chaque groupe mais tous avec la même volonté et la même énergie. A voir.