Personnes sans personne

Spectacle a voir absolument en cette fin d'Avignon. Un sujet grave abordé de façon originale et touchante. Nous nous sentons concernés, émus jusqu'aux larmes. Un beau texte, une mise en scène et des comédiens admirables de justesse et de talent.

Traiter d'un sujet si douloureux du point de vue des témoins, coupables, passifs, est une belle façon de faire réfléchir sans verser dans le pathos. De très bons comédiens, une mise en scène épurée. Des sentiments forts exprimés avec sobriété. Une petite fille touchante, seule à se révolter contre l'inacceptable. Ce n'est certainement pas pour se divertir qu'on va voir Personnes sans Personne, mais au milieu des pièces grivoises ou (trop) légères du Off d'Avignon, c'est une pièce qui fait revivre les neurones, engourdis par le reste de la programmation ou par la chaleur estivale. A voir à Avignon, et on l'espère, à Paris par la suite.

Dans la résonnance d'un festival d'Avignon de plus en plus tournée vers la gaudriole, d'un festival d'Avignon trop loin de cet esprit de création qui présida à sa naissance, il existe encore de vrais moments de théâtre. Personnes sans personne en est un et un beau. La Compagnie Les Ailes d'Andromède ose ! Elle ose aborder le sujet de l'individualisme de nos sociétés, le sujet de la dramatisation du " moi " et par la même la déclinaison de l'indifférence forcenée qui en découle. Un texte simple allant droit à l'essentiel, une mise en scène pertinente et percutante, des comédiens sobres dans la justesse ; en bref un grand moment de théâtre. Allez-y, osez ! Vous vibrerez au son de cette fable contemporaine grâce à l'auteur, Julien Rey, à qui nous tenons à dire merci !

" Personnes sans Personne " est à déconseiller aux enfants. Il s'agit du viol d'une femme commis devant six témoins indifférents. Le texte est de Julien Rey, jeune auteur qui débute en Avignon. La mise en scène de Zoé Lemonnier et Julien Rey donne du volume à ce texte cruel. Catherine Meta est bouleversante dans le rôle de la violée et porte à l'extrême l'émotion du public : auprès de moi, une femme sanglotait pendant son monologue !... Viennent ensuite les témoins, d'abord passifs, puis virevoltant de bonne conscience en culpabilité. Les acteurs : Aurélien Charle, Gilles Fury, David Chour, Pauline Garnier, Adeline Tassaux, Myriam Tlili sont tous très justes et parfois émouvants dans des rôles pourtant peu sympathiques. Les uns et les autres tissent un monde désespérant où c'est l'absence d'acte qui envoie en enfer !...

Spectacle violemment dérangeant mais sans doute nécessaire. Jeu et mise en scène globalement épurés; propos réalistes.

Un sujet difficile mais abordé de façon la plus juste qui soit. Choquant par le sujet traité si difficile à traiter. A ne pas mettre devant tous les yeux en effet. Difficile de présenter ce spectacle aux enfants... A mon avis, il faut également être prêt à laisser les femmes parler d'un sujet qui peut tous nous toucher et nous culpabiliser

après le court métrage réalisé par ce jeune auteur Julien Rey,sur le même thème,qui m'avait impressionnée, j'ai assisté à l'avant-première de cette pièce qui m'a bouleversée et dont on ne sort pas indemne. La mise en scène est sobre et efficace,pas de pathos, pas de temps mort, nulle complaisance sur un sujet aussi violent,Catherine Meta est bouleversante dans le rôle de la femme violée.Le texte de ce jeune auteur est ciselé et incisif , cette jeune troupe mérite vraiment d'être encouragée.Je recommande ce spectacle et j'irai le voir en Avignon.

Intéressant

Quelle ne fût pas ma déception !!!!! Les comédiens étaient en manque total d'énergie, si vitale pour le théâtre. Moi qui en avait déjà peu en tant que spectatrice... Les comédiens ne paraissaient pas heureux d'être sur scène, de jouer, de prendre plaisir... J'ai plaint la personne qui pouvait être un peu sourde d'oreille au fond de la salle, car moi qui était au deuxième rang, il me fallait tendre l'oreille par moment. Le débit des comédiens était souvent bien trop rapide, le texte balancé avec des erreurs de diction, comme si les comédiens devaient prendre un train dans la soirée, après le spectacle, ce qui provoqua bien sûr des bafouillements et pour moi simple spectatrice, l'incompréhension par moment du texte et des dialogues. Comment aurais-je pu comprendre et saisir la finesse, le sens du texte, croire aux personnages si les comédiens n'y croient pas eux-même et ne sont pas intimement convaincu par ce qu'il disent et ce qu'il font ? Quasiment pas de mise en scène et de décors : manque de tenue, de rigueur, de sincérité dans les personnages et de travail approfondi au niveau du texte. Quand les comédiens ne sont plus face public, on perd complètement le peu d'intensité qu'il y avait et on a cette impression désagréable qu'il font une " italienne " entre eux. Quand au monologue final, dommage et grand dommage, car la comédienne semble avoir un potentiel intéressant mais le texte est balancé et dit un peu sur le même ton, donc devient redondant et ennuyeux. Je me suis endormie. Les comédiens s'ennuient, et on s'ennui avec. J'ai été déçue, et j'ai trouvé bien dommage que quand des comédiens, des metteurs en scène, ont la chance de jouer dans un théâtre aussi prestigieux, sur plusieurs représentations, ils ne donnent pas l'impression d'avoir du plaisir à jouer, n'ont pas de gnaque, d'envie... J'espère, pour les spectateurs qui ont déjà pris leurs billets que cette pièce s'améliorera au fil du temps et des représentations.

Je suis venu voir cette pièce en famille avec ma femme et mes enfants de 14 et 17 ans. Nous avons tous été très choqués par les propos des comédiens, la façon dont le viol est mis en scène. C'est long, insoutenable, sans une once d'espoir. Je ne comprends pas l'intention des metteurs en scène et surtout le manque de censure de cette pièce présentée comme "tous public" par le théâtre.