Roses

Tout comme le soleil d'York a changé l'hiver de notre déplaisir en glorieux été, Nathalie Béasse a changé mes appréhensions en moments d'émerveillement et de joie. Passer le doute des premières scènes et se laisser emmener par la dynamique de la mise en scène, recoller les morceaux du texte, trouver ce qui est là et ce qui a été mis de côté - ce qui au final permet de vivre l'intégralité de la pièce - tout cela est une expérience hors du commun. Un spectacle à voir, revoir, re-revoir pour percuter sur tous les détails, imaginer le pourquoi du comment de la mise en scène, en discuter avec des amis, changer d'avis, ou bien juste se faire plaisir. On se dépêche d'y aller!

embarqué, on pleure de rire, de joie, de tristesse, de déchirement... le texte sous-tend la pièce et laisse la place à des danses que vous auriez voulu danser, à des cris que vous ne voudrez jamais lancer et à des scènes d'un burlesque magnifique. sans hésitation courez voir ces roses pour les quelques dates qu'il reste

L'oeuvre de Shakespeare est coutumière de la folie, de la démesure et de la cocasserie. Ce spectacle, partiellement bilingue, nous permet de retrouver, aux sources, les mots qui fracassent et les idées qui bousculent. L'idée de faire interpréter successivement par les 4 acteurs masculins le rôle de Richard met bien en relief la personnalité complexe du personnage. C'est intéressant mais l'abord n'est pas forcément évident, et, comme dans l'oeuvre du "Barde" on peut aimer ou détester férocement.

C'est très bien. C'est très physique, de la danse par moment. Voir le spectacle au lendemain des boucheries commises dans Paris m'a forcément incitée à voir une leçon contre la barbarie et les violences, plus intensément qu'à un autre moment. Bien sûr que Shakespeare nous parle encore aujourd'hui! Mais dans cette mise en scène il y a une telle proximité entre le trivial (des bagares de personnes avinées pour une hitoire de tache -étrangement rouge sang- sur une veste" et le majestueux (la déclamation du texte en VO par un acteur merveilleusement anglophone) que cette proximité est bouleversante. J'ai eu l'impression d'être sur le plateau... bravo à la metteuse en scème pour cette oeuvre portant à réflexion. Si on a besoin de repère narraif pour suivre un spectacle, on retrouve la trame de Richard III, qaund on la connait déjà. Si on ne la connait pas, il y aurait peut-être besoin de quelques passages supplémentaires. Par exemple pour l'accession de Richard au trône et les ennemis q'il s'est fait. Les acteurs peuvent tour à tour être Richard3, mais pas les femmes, pourquoi ? les femmes ne peuvent-elles pas aussi être porteuses de barbarie ? Merci pour cet excellent spectacle.

-le plus du spectacle :la scène ou trois personnages populaires commentent l'action, avec un comédien jouant les trois voix, qui fait penser au dessins caricaturaux type Daumier. une bonne idée,assez burlesque. - le moins :90 mn de n'importe quoi contemporain, le mot d'ordre étant de faire sur scène des choses n'ayant aucun rapport avec le texte.Pauvre Shakespeare!pauvres comédiens!

Nous sommes tous à la foi Charlie et Richard. Seule, la conscience de notre humanité nous sera salvatrice. Il y a des fois, comme ça , des jours bénits des dieux. Partir le nez au vent pour assister à l'adaptation d'une fragmentation d'un drame de William Shakespeare et tomber sur une pépite engage a continuer de se ruer vers les plateaux. Qui fait Richard? " That is the question " que nous pose Nathalie Béasse tout au long de sa pièce. Sans jamais y répondre, elle tente d' amener le spectateurs à exhumer le petit fragment de cet être sanguinaire qui git au fond de lui. Pour elle, cette oeuvre magistrale qu' est Richard III ne sera qu' un prétexte à ses interrogations, il fallait oser faire un trie, elle a su trancher dans le vif avec Maestria. Quand les chorégraphes y touchent, le théâtre se fait gestes enchanteurs. Magnifique, des comédiens et des comédiennes hors paires, une scénographie minimaliste et percutante, un univers sonor juste et techniquement irréprochable, beaucoup de moments burlesques nous allégeant ce plat de résistance; je ne vous dirais qu'une chose, allez y, que dis je, courrez y, vous n'avez pas de temps à perdre, c'est de la bombe et ça finit samedi ! Ps: Ceux, qui veulent assister à une représentation intégrale de Richard III dans le texte, seront déçus.

Si le concept d'un rôle pour multi-comédiens (que j'avais déjà connu pour une representation de Don Quichotte) et le parti pris comique-jaune de l'adaptation de Richard 3 sont intéressants, je n'ai pourtant pas vraiment accroché à une mise en scène un peu confuse qui sème l'histoire et la valeur des comédiens en cours de route.

Richard III peut se voir comme une comédie, pourquoi pas. Richard III abandonné sur le champ de bataille, appelant de tous ses voeux, son instinct de survie un cheval : il y a un côté grotesque qui peut virer au burlesque. Dès lors, et à rebours, rions de ce monstre qui chute inexorablement... La mise en scène ne manque pas d'humour ni d'idées, mais, si la salle a semblé apprécier largement, je n'ai, pour ma part, pas du tout été touché.