Sade par Pierre-Yves Jaslet

Sade a droit à plus d'hommages que Diderot en 2013, notamment par l'exposition grandiose mais loufoque du Musé d'Orsay.
Condamné à la prison, non par l'arbitraire royal, mais pour des crimes attestés, dont les moindres sont des viols, Sade mérite-t-il le statut de maître à penser que certains lui accordent aujourd'hui?

Ses livres comportent, au milieu de propos pornographiques, risibles par leur outrance et l'élégance exquise du langage, des passages philosophiques défendant la soumission du comportement humain aux lois d'une nature considérée comme foncièrement cruelle, justifiant le plaisir d'infliger de la douleur à autrui, l'élimination des pauvres inutiles et l'infanticide ("La philosophie dans le boudoir"). D'autres textes ("les 120 jour de Sodome")sont d'une lecture insoutenables par l'horreur des supplices qui y sont décrits.

Inspirateur des artistes du XIXème siècle comme le prétend la grande Sadienne, Annie Lebrun ? Précurseur du Nazisme comme le soutiennent Raymond Queneau et Michle Onfray, Sade a-t-il une place dans l'histoire de la pensée et est-il légitime de lui accorder les honneurs d'une commémoration Nationale ?