Schubert - Wnterreise

Julia Brian possède sans conteste une voix hors du commun. D'abord, les contraltos sont rares dans le lied; on y trouve beaucoup plus fréquemment des soprans et quel dommage ! C'est chaud, rond, avec des graves sensuels. Le Voyage d'hiver intégral n'est jamais un pari facile. Et, pour lors, celui-ci souffre d'un accompagnement qui ne se mêle pas habilement au contexte, noyé sous la pédale, doté d'attaques parfois bien brutales. Peu de nuances n'aident pas la chanteuse, à la voix pourtant magnifiquement timbrée, à mettre en valeur les textes délicats choisis par Franz. Oh, je reconnais que, si Schubert n'a pas la réputation pianistique virtuose d'un Liszt ou d'un Rachmaninov, il ne demeure pas pour autant facile à jouer, et encore moins à accompagner. L'instant reste agréable, introduit par un commentaire avisé et tonique, même si le salon est un peu austère. Rappelons que "piano", même plus de deux siècles après l'invention de l'instrument, signifie toujours "doux". Et que, de toute façon, le Voyage d'hiver" reste toujours un moment agréable à parcourir.