
Au tournant du millénaire, la dislocation d'une famille ordinaire dans la débâcle de l'humanisme occidental...
Pour les deux enfants qu'ils ont faits, pour eux-mêmes peut-être, Flore et Joël rêvent encore, en ce début de millénaire, de lendemains qui chantent. Mais on dirait que partout, sur les écrans, ne s'agitent plus que les pantins d'une société sous perfusion, droguée au virtuel, repue d'illusions informatives. Eux sont vivants. Dans le béton de leur banlieue, dans les rues de la ville, ils se cherchent, s'empoignent, s'aiment et puis s'oublient. Ils n'entendent pas la voix off qui, comme un contrepoint à leur aventure, fait entendre la sombre litanie des désastres accumulés par le siècle. De l'exaltation de la vie des simples mortels que nous sommes à la prophétie de son anéantissement annoncé, Philippe de la Genardière dresse ici, dans ses convulsions comme dans ses éblouissements, un somptueux tableau primitif de notre postmodernité.
Tout pourrait commencer ainsi, dans la banalité des temps modernes. Ce serait au crépuscule, à l'heure où les étourneaux entament leur vive et bruyante ronde sous les ciels bas de novembre, ce pourrait être à Gênes ou à Vienne, dans une grande maison comme on les connaissait au début du siècle, ou dans un trois pièces serré dans son bloc, entre mille, et comme il en existe à foison parmi les multitudes d'agglomérations qui prolifèrent et lestent l'univers, et pourquoi pas au bord d'un périphérique, sud, dans un Berlin nouveau, ou à Tokyo, tout juste au-dessus d'une salle de jeux vidéo, ou même au Caire, dans les odeurs mêlées de crottin d'âne et de méthane, et dans un tourbillon de pauvreté, ce pourrait être en mille endroits de la planète, à Séoul, à Istambul, mais après le crépuscule, sitôt rentré chez vous, dans la maison ou le trois pièces serré dans son bloc, et sans même avoir pris la peine de dévisager vos proches pour observer dans leurs yeux les paysages intimes qui glissaient eux-aussi tout doucement dans les ombres du soir, vous avez saisi au vol la télécommande de votre poste TV...
Philippe de la Genardière est né en 1949 à Salon-de-Provence. Après un séjour en Iran comme lecteur de français (1974-1976), il commence à travailler dans l'édition et collabore à diverses revues (Digraphe, La Quinzaine littéraire). Il est pensionnaire de la Villa Médicis de 1984 à 1986.
La distribution du spectacle ✨
Auteur(s) :
Philippe de la Genardière
Mise en scène :
Alain Timar
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Le lieu
Simples mortels, toutes les séances
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À propos de Simples mortels
L’événement Simples mortels de type Théâtre contemporain, organisé ici : Théâtre des Halles - Compagnie Alain Timar -
Avignon, n'est plus disponible à la vente.
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