Spectres

Depuis plusieurs années, l'opportunité de travailler avec le Festival d'Art Lyrique d'Aix m'a permis de côtoyer, d'entendre et d'apprécier les opéras et les ensembles musicaux.
Une rencontre avec le Quatuor Béla lors d'un de ses concerts à Aix nous a permis, avec Bernard Foccroulle - directeur du Festival d'Aix - d'élaborer un projet où la danse et la musique pourraient être étroitement mêlés. Avec cette nouvelle aventure, j'ai souhaité intégrer la compagnie professionnelle, la Compagnie Grenade, au Quatuor Béla afin de créer une oeuvre d'1h environ. Le thème dégagé serait celui des " esprits ", des " revenants ", que l'on traquerait dans les oeuvres musicales de Britten, Kurtag, Cage, Oswald, Chostakovitch, Crumb. Les danseurs se glisseront subrepticement dans la peau d'esprits mélancoliques et facétieux afin de nimber la soirée de magie et d'extravagance. Surgissements de moments étranges, surréalistes et mystérieux ainsi que de respirations farfelues et décalées. Les décors seront essentiellement composés d'effets lumineux (ombres portées, clairs de lune, contre-jours crépusculaires...).

Avec cette nouvelle expérience, c'est avant tout notre savoir-faire que nous aimerions mettre en commun pour inventer une pièce étrange, drôle ou effrayante dans laquelle musiques et mouvements seraient des outils pour chacun des interprètes.
Convoquer les fantômes, tous autant qu'ils sont : musiciens, danseurs, invités inattendus ... Autant de revenants, hébétés de se trouver là... mais devant ''un étang gris et des rives désertiques'', ils vont utiliser le matériel dont ils disposent : corps et instruments pour créer des souffles glacés, des rythmes boitillants et des chants suspendus... Un univers étrange, ''une excursion inévitable dans le chaos''... sept danseurs, quatre musiciens, tous projetés dans le monde de l'invisible, surréaliste et hypnotisant...Josette Baiz

Figures aussi évocatrices que fascinantes, fantômes et esprits tissent le fil conducteur de ce spectacle hybride mêlant danse, texte et musique, au gré de leurs évocations musicales et littéraires. Glissant entre les univers de Britten, Oswald, Chostakovitch, Crumb et Mozart, mais aussi de Maupassant, Poe, Wilde et James, les danseurs de la Compagnie Grenade et le Quatuor Béla dessinent une pièce frappée du sceau de l'étrangeté, de la magie et de l'extravagance.

Surgissement de moments surréalistes, mystérieux, de respirations humoristiques, de clairs de lune spectraux ou de contre-jours crépusculaires : ici corps, voix, instruments et lumières se retrouvent projetés dans le monde de l'invisible pour créer une féerie.