
3h58. Une chambre mansardée. Murs en briques grises. Une fenêtre. Zed s'affale dans son lit, plaque son visage dans un coussin, puis relève la tête.
Des écouteurs à ses oreilles, des cheveux en pétard, roses, verts ou bleus, du fard à paupières rose, vert ou bleu, un gros trait d'eyeliner, de longs faux-ongles noirs. Zed scrolle sur son smartphone.
Le trigger warning, pratique répandue dans les réseaux sociaux et les médias féministes, consiste en un avertissement écrit prévenant qu'un contenu (oeuvre, article, post, vidéo) peut contenir des éléments susceptibles de déclencher ou réactiver un traumatisme psychologique à une personne.
Note d'intention :
" Une partition sensorielle, plastique, qui suit la mécanique des réseaux sociaux en faisant descendre sur la page et prononcer a` l'oral chacun des éléments apparaissant sur l'écran allumé, comme autant de fictions contenues entre les mains de Zed. Une partition qui utilise aussi, au sein du texte, de la musique contemporaine préexistante pour saisir un endroit de l'espace mental du personnage. Une partition pour différentes voix mais un seul corps et un seul objet, un seul corps qui se confond dans l'objet, qui tombe lorsque l'objet tombe, rayonne lorsqu'il s'éclaire.
Car sous la matière épaisse du bloc qui forme la langue, il y a le personnage de Zed, et la fiction dont elle est le coeur, et qui se joue entièrement dans ses doigts, dans les gestes de swipe, clique et verrouillage. Ce n'est pas simplement une expérimentation formelle, mais aussi le de 'ploiement d'un personnage et de son corps, son récit – une tentative de travailler a` la fois l'expérience poétique d'un côté, mais aussi l'incarnation, la pure fiction situationnelle, en temps réel, de 3h58 à 5h03 du matin.
La fable qui apparaît très progressivement, en soubassement, est celle d'une cavale tragique sur un smartphone, au coeur de la nuit. L'histoire d'une tentative de fuite : fuite d'une image qui court les réseaux, d'un raid de harcèlement qui rôde, sous-jacent, dans les mains de Zed, fuite d'une relation toxique, d'une amitié consolatrice. Une fuite de soi, aussi, de ses assignations identitaires. Un élan pour s'éloigner du spectacle de la destruction de sa propre image, puis de son être, dans l'assaillement et le sacrifice. TRIGGER WARNING, c'est l'histoire d'un corps traqué qui scrolle pour passer à l'image suivante, espérant, par ce geste répété, passer à autre chose. " – Marcos Caramés-Blanco
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Pour tout public,
Langue : Français
Le trigger warning, pratique répandue dans les réseaux sociaux et les médias féministes, consiste en un avertissement écrit prévenant qu'un contenu (oeuvre, article, post, vidéo) peut contenir des éléments susceptibles de déclencher ou réactiver un traumatisme psychologique à une personne.
Note d'intention :
" Une partition sensorielle, plastique, qui suit la mécanique des réseaux sociaux en faisant descendre sur la page et prononcer a` l'oral chacun des éléments apparaissant sur l'écran allumé, comme autant de fictions contenues entre les mains de Zed. Une partition qui utilise aussi, au sein du texte, de la musique contemporaine préexistante pour saisir un endroit de l'espace mental du personnage. Une partition pour différentes voix mais un seul corps et un seul objet, un seul corps qui se confond dans l'objet, qui tombe lorsque l'objet tombe, rayonne lorsqu'il s'éclaire.
Car sous la matière épaisse du bloc qui forme la langue, il y a le personnage de Zed, et la fiction dont elle est le coeur, et qui se joue entièrement dans ses doigts, dans les gestes de swipe, clique et verrouillage. Ce n'est pas simplement une expérimentation formelle, mais aussi le de 'ploiement d'un personnage et de son corps, son récit – une tentative de travailler a` la fois l'expérience poétique d'un côté, mais aussi l'incarnation, la pure fiction situationnelle, en temps réel, de 3h58 à 5h03 du matin.
La fable qui apparaît très progressivement, en soubassement, est celle d'une cavale tragique sur un smartphone, au coeur de la nuit. L'histoire d'une tentative de fuite : fuite d'une image qui court les réseaux, d'un raid de harcèlement qui rôde, sous-jacent, dans les mains de Zed, fuite d'une relation toxique, d'une amitié consolatrice. Une fuite de soi, aussi, de ses assignations identitaires. Un élan pour s'éloigner du spectacle de la destruction de sa propre image, puis de son être, dans l'assaillement et le sacrifice. TRIGGER WARNING, c'est l'histoire d'un corps traqué qui scrolle pour passer à l'image suivante, espérant, par ce geste répété, passer à autre chose. " – Marcos Caramés-Blanco
Événement proposé par Cat 1 : L-D-21-119 Cat 2 : L-D-21-120 Cat 3 : L-D-21-121
La distribution du spectacle ✨
Auteur(s) :
Marcos Carame´s-Blanco
Artiste(s) :
Lucas Faulong, Orane Lemâle, Cre´ation costume, Noé´ Quilichini, Création lumière Laurine Chalon, Création son Joris Castelli, Création vidéo Gregory, Bohnenblust Scénographie Coline Gaufillet, Rachel Testard
Mise en scène :
Mae¨lle Dequiedt
Trigger warning (lingua ignota), les avis spectateurs
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À propos de Trigger warning (lingua ignota)
L’événement Trigger warning (lingua ignota) de type Théâtre contemporain, organisé ici : Théâtre Ouvert -
Paris, n'est plus disponible à la vente.
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