Vénus

"Vénus" est une pièce qui mérite, en effet, d'être vu. Abordant un sujet difficile, elle est portée par une troupe de jeunes et bons comédiens. Le texte est intéressant et la mise en scène très réussie y apporte une touche de légèreté.

Qui est le monstreux dans toute cette histoire ? Nous, les civilisés qui exhibons ce qui est soit-disant a-normal, hors de nos normes stupides et enfermantes. Bravo à toute l'équipe de nous renvoyer cette image dérangeante mais si vrai de ce que nous sommes vraiment. Seule petite critique : peu d'émotion.

Je suis resté stupéfié, voire bluffé, par ce spectacle. Il y a tellement de choses dedans qu'il faut du temps et du recul pour tout apprécier. Assurément, il ne faut pas venir le prendre au premier degré, ni comme dans un spectacle "classique", linéairement. Par défaut, la lecture est double : l'histoire vraie au XIXème siècle (1810) et sa dualité au XXIème siècle. Ainsi, des appareils photos ou des caméscopes captent l'exhibition de la Vénus, les monstres présentés dans les foires sont remplacés par un amas de danseurs formant monstre (luxure d'aujourd'hui ?)... En un mot, en quoi l'exhibition des monstres du XIXème siècle ne pourrait-il pas encore exister aujourd'hui sous une forme ou sous une autre ? N'y aurait-il pas toujours des clients si les montreurs de monstres réapparaissaient ? Séquencé comme une spectacle, la vie de la Vénus est décrite comme un spectacle. On est donc face à un spectacle d'un spectacle de la vie (et de la mort annoncée). Tout est en double, même le texte contient des répétitions. La vie en Angleterre est aussi dupliquée en France mais comme on est dans la vie, l'histoire glisse lentement d'une aspiration à une amélioration de sa condition (vue par Vénus : gagner le "pactole") vers une déchéance qui se termine par "ma vie en Afrique du sud était merdique mais c'était la mienne", d'une suggestion d'une vie de spectacle fascinante vers une approche purement médicale de Vénus. D'une pauvre femme esclave, elle devient au bout de 2H20, un objet "professionnel" pour médecin en mal de reconnaissance (mais qui n'oublie pas qu'il est aussi un homme fasciné par ce "cul"). Comme la pièce est écrite par une américaine, on a droit à tout ce qui fait le spectacle à Broadway : la vidéo en fond de scène, un décors simple mais élaboré, des montages vidéo + acteurs, un jeu de chaises musicales pour le tribunal et une profusion de lumières adaptées au cas par cas. A l'entracte, le spectacle continue au bar... Vous l'aurez compris, c'est un spectacle de qualité, qui parle d'un sujet de fond (l'humanité pour faire simple et ne pas forcément ramener cela à la femme) dans le temps et l'espace. Les acteurs font de belles performances car il a fallu trouver une scénarisation qui apporte au propos sans faire dans le spectaculaire ni dans la comédie. Bravo à tous.

Le sujet semblait intéressant, et au final, pièce décevante. Dommage !

Le thème de la pièce est indubitablement intéressant et l'auteur fournit beaucoup d'informations passionnantes sur le contexte qui faisait regarder les femmes africaines au fessier proéminent comme "le chainon manquant entre l'homme et le singe". Les acteurs, surtout l'actrice incarnant Vénus, sont bons. Mais il y a dans la mise en scène des faiblesses qui font que le courant ne passe pas souvent entre la salle et la scène. Le parti pris est une sorte de comique baroque à la MAgic Circus, mais qui manque terriblement d'inventivité et de panache : ainsi les supposés "autres monstres" sont-ils inexistants et fades; très vite les scènes supposées délirantes et hilarantes deviennent ennuyeuses. Ainsi l'inclusion de projections de dessins animés représentant des corps malingres tandis que les têtes (humaines) débitent des dialogues hystériques ne fait pas rire et distrait inutilement. On ne voit pas trop ce que cela vient faire dans la pièce. Le passage régulier de comédiens dans la salle pour des monologues moralisateurs, procédé qui peut être excellent, rate son objet parce que les acteurs n'ont pas l'autorité nécessiare et fait vite bailler. Tout cela est bien dommage car la pièce semble riche et, malgré les erreurs de mise en scène, parveint à faire passer une sorte de gène, évoquant en chacun de nous des questionnements sur nos rapports aux gens qui sont à la fois très différents de nous et très attirants.

Le sujet de la pièce est intéressant et bien écrit. Toutefois, je pense que l'actrice légèrement vêtue (quasi nu) - l'histoire des noirs se caractérise à la nudité et le sexe suscite un fort engouement du spectateur. D'ailleurs, ils se sont rapprochés de la scène pour mieux comprendre l'exploitation qu'a subi cette femme.

une pièce tres contemporaine dans la mise en scene, le texte et le jeu des comédiens. Un sujet "dérangeant" mais une interprétation brillante et émouvante de Gina Djembade et de tous les comediens

incompréhensible de monter une telle mise en scène dans ce superbe théatre à l'italienne !dommage !