Vincent ROCA dans Sur le fil dérisoire

Spectacle co-écrit et mis en scène avec et par François Rollin, et cela se ressent ! Une prouesse de comédien, qui pour une deuxième s'en est très très bien sorti ! Plus d'une heure de monologue qui passe à une vitesse inhumaine, il n'arrête pas ! Quelle mémoire ! Des fils conducteurs qui reviennent tout le long du spectacle, un personnage excessif, des jeux de mots en boucle, bons et mauvais, mais même mauvais ils restent drôles ! Un bon moment à passer dans un magnifique théâtre !

Un spectacle étonnant : un texte parfois drôle car le comédien se lâche enfin (la pizza), touchant (l'arbre à pognon ou le fils unique avec un compte en banque plein d'amour) mais quelques longueurs, des fautes de français : "caparaçonner" au lieu de "carapaçonner" et la bande "à" John Wayne....et un comédien peu complice, légèrement absent, pas convaincu ce qui donne un monologue parfois fatiguant.....la proximité et la sincérité d'un homme qui se raconte manquent cruellement ! un peu raide, figé et trop débité........il est censé parler de lui et pourtant on n'y croit pas plus que ça Quant à la capacité de mémoire d'un comédien seul sur scène pendant plus d'une heure, c'est tout de même la base du métier, sans mémoire....on fait autre chose !

La co-écriture et la mise en scène de Maître François Rollin est patente : ainsi les aspects obsessionnels du personnage sont les plus amusants. Les jeux de mots sont rigolos, d'autant plus qu'ils fusent sans discontinuer pendant une partie du spectacle. Je dois avouer malgré tout être quelque peu resté sur ma faim ; même si le sujet n'est pas le même je n'ai pas pu m'empêcher de "comparer" ce one-man show à celui de Jean-Jacques Vanier, également disciple du même Maître. Force est de constater que Vincent Roca, bien que talentueux, manque peut-être de la folie nécessaire. J'ai trouvé tout cela bien agréable mais un peu sage, un peu contenu.

.....on dit bien "caparaçonné", et non "carapaçonné". Le caparaçon c'est un truc qu'on met au cheval pour le protéger lors d'une bataille. Mais c'est vrai qu'on le fait de plus en plus rarement. Pour le reste, dommage pour Vincent Roca, si vous ne l'aimez pas.

Est-ce que la fidélité à François Rolin l'auteur doit aller jusqu'à imiter son jeu de pitre impassible, je n'en suis pas sûr, tant le dernier quart d'heure, de la "pizza aux capres" au final dans la salle,en mettant un peu de vie, extrait enfin le public du silence poli dont il témoignait jusque là. Et puisque ce spectacle joue sur les mots utilisés proprement, deux remarques : Rubrique "famille et…fruits de mer" ; pas "crustacés" dont palourdes, moules et autres mollusques n'ont jamais voulu faire partie. Idem "circonlocutions" et non "circonvolutions" comme j'ai cru l'entendre. Trissotin Cappello