Visite guidée : Exposition Les Nabis et le décor par Loetitia Mathou

Inspiré de l'art japonais et de Paul Gauguin, l'art "Nabi", signifiant "prophète" en hébreu, naît à la fin des années 1880. En marge des courants du symbolisme, du naturalisme et des Impressionnistes, les artistes nabis réinventent la peinture pendant une décennie.

Dès la formation du groupe, la question du décoratif s'impose comme principe fondamental, dans un contexte où s'était créé en Angleterre un mouvement analogue appelé Arts & Crafts dans les années 1860 puis en Espagne avec le modernisme catalan, en Belgique avec Victor Horta. L'art décoratif des Nabis s'inscrit dans un courant global de renouveau défendu et popularisé par Siegfried Bing dans sa galerie de l'Art nouveau.
L'intérêt des Nabis pour l'ornemental occupe une place importante dans leur création en leur permettant d'élargir leurs expériences techniques dans le domaine de la peinture : chevalet mais aussi sur paravent et éventail, de l'estampe, de la tapisserie, du papier peint, du vitrail. Fascinés par les estampes japonaises, ils s'inspirent de ces images expressives pour mettre au point une nouvelle grammaire stylistique. Avant-garde, cet art souffle un vent de fraîcheur aux antipodes du réalisme, proscrivant l'imitation illusionniste et affirmant la planéité du support avec : des formes simplifiées aux lignes souples, aux motifs sans modelé mais soulignés d'un cerne, aux traits légers, aux visages flous, des couleurs vives, des décors minutieux ; tapisseries, papiers peints, éventails et autres vitraux...

L'occasion de découvrir les tableaux les nombreux artistes de cette communauté qui se sont mutuellement donné des surnoms : Pierre Bonnard : "le nabi très japonard", Édouard Vuillard : "le nabi zouave", Maurice Denis : "le nabi aux belles icônes", Paul Sérusier : "le nabi à la barbe rutilante". Véritables pionniers du décor moderne, ils ont défendu un art en lien direct avec la vie permettant d'introduire le Beau dans le quotidien. Ils prônent une expression originale, joyeuse, vivante et rythmée, en réaction contre l'esthétique du pastiche qui était alors en vogue.

Cette exposition construite en 4 sections : le lien entre les femmes et la nature, les intérieurs de Vuillard, es innovations des artistes à la galerie de l'Art nouveau, les décors divins emprunts d'un ésotérisme spirituel et permet de reconstituer des ensembles décoratifs qui ont été démantelés et dispersés au cours du temps.

À Savoir :
Le lieu de rendez-vous exact sera inscrit sur votre contremarque après achat.
Prévoir l'entrée sur place à régler avec la guide sur place : 13Euros en plein tarif, 9Euros en tarif réduit.