Yerma

Un texte fort et douloureux, remarquablement interprété, qui révèle des mondes parallèles vivant les uns à côté des autres, qui ne peuvent pas se rencontrer tant les carcans sociaux sont lourds à vivre... Mon seul bémol est que j'ai trouvé trop longs les intermèdes "video". Les nuages qui se forment et vont entraîner l'orage final étaient "redondants", le texte et la belle mise en scène étaient assez explicites à eux tout seuls.

Des images vraiment magnifiques, de vrais tableaux, encore plus avec les passages vidéo en surimpression! Par contre la pièce à été pour moi trop lente, elle s' ennuie et on ressent un peu la même chose...

Yerma date de 1934....Federico Garcia Lorca sera fusillé par les franquistes en 1936 . L'intensité de cette pièce lient intimement ce poète assassiné et la place de la femme dans le monde agricole dominé par les hommes et soumise . L'incompréhension soupçonneuse et jalouse de Jean à l'égard de sa femme qu'il séquestre presque et refuse de la rendre mère comme un châtiment supplémentaire .Cette solitude et ce délaissement poussent doucement Yerma vers la folie avec le poids de la suspicion du village . Superbe rencontre entre ce bouleversant texte ,le metteur en scène et acteur Daniel San Pedro et la sublime Audrey Bonnet dans le vibrant rôle de Yerma .Mais il serait injuste de ne pas féliciter toute cette brillante distribution et toute l'équipe artistique qui font vivre bien joliment ce texte . Une bien belle réussite , un superbe hommage à Garcia Lorca et un cadeau pour nous spectateurs. Souhaitons surtout de bien beaux succès pour ce spectacle qui va continuer à vivre en tournée . Il le mérite grandement .Alain Cléro .

Drame du mal-être par excellence, cette pièce est un condensé des carcans que la société pose (encore) sur les femmes. Si le sujet est fort et superbement traité, la mise en scène un peu aseptisée gommait, à mon sens, les doutes et la fragilité du personnage. Ceci dit, cela reste un spectacle poignant.

Une pîèce qui apporte un questionnement sur la femme, la maternité, le couple, l'image de tout cela dans la société. Très actuelle finalement. Une belle distribution à un très haut niveau.

Une belle adaptation française de ce grand et difficile texte de Lorca...la mise en scène subtile épurée, loin des archétypes andalou folklorique atteint une dimension assez universelle...le réalisme des situations est toujours traité en tension dans une sorte de picturalité juste...Les comédiennes servent la partition avec ardeur et Daniel San Pedro lui-même sur le plateau, par sa présence orchestre comme un chef "baroque" un ensemble très cohérent...

Je n'ai pas du tout apprécié ! Pourtant ça commençait bien : l'espace scénique superbe, la poésie qui s'en dégage. Puis le parti pris de lenteur, pour bien nous faire comprendre l'attente de cette femme (mais on a compris !) m'a ennuyée et déconnectée de l'émotion. Du coup cela rend artificiel l'ensemble : le texte et le jeu souvent trop lyrique, pas très crédible pour des paysans. J'aime Garcia Lorca, mais là non ! Dommage les comédiens sont excellents.

Très belle interprétation d'un texte très poétique. Mise en scène peu rythmée, mais traduisant finalement assez bien la situation oppressante vécue par Yerma, servie par une comédienne juste et émouvante

Cette pièce de Lorca est un rappel de ce que nous devons éloigner, la domination, et surtout ce que nous devons protéger : la liberté de choix, l'égalité. La question n'est certainement pas de savoir (cf la présentation de la pièce par le théâtre 13) si les femmes sont plus heureuses avec ou sans cette liberté, celle ci ne doit pas être négociable. Le traitement des thèmes abordés dans cette pièce la rend intemporelle, et éminemment poétique. La mise en scène permet de se glisser dans cette poésie, tout en rendant la sécheresse des temps et de certaines personnes. Nous pouvons ainsi sentir la pesanteur d'une certaine éducation, d'une chape de plomb maintenue par une société. On peut aussi se demander ce que Jean retire de satisfaisant de son attitude... À voir donc.

le théatre de Lorca est un théatre de chair et de sang ...Cette interprétation de cette pièce magnifique est ici déshumanisée , désincarnée . Glacée .je n'ai pas du tout accroché . C'est beaucoup trop formel .La poésie prend ses racines dans le vrai , dans la chair ...