Los Vanvan

C'est le 04 décembre 1969 que va naître le groupe le plus emblématique de la musique cubaine : Los Van Van... Et depuis, ils restent les maîtres à jouer et à danser pour tous les Cubains et les personnes qui affectionnent la musique latine... Car Los Van Van mettent tout le monde d'accord...Partout où ils passent, se déplacent de gigantesques foules... Leur père fondateur est le célébrissime Juan Formell, directeur, compositeur, arrangeur, bassiste et chanteur. Juan Formell tient sa maestria de son père, mais également d'Odilio Urfé, Socarras et Orestes López père. Depuis l'âge de 13 ans il interprète la musique populaire au sein d'un jeune septet. A partir de 1960, il commence sa carrière d'abord comme soliste dans divers orchestres et ce jusqu'en 1967. Puis il intègre l'Orchestre d' Elio Revé pour le quitter en 1969 et créer l'orchestre de LOS VAN VAN. Il invente un groove terrible nommé le Songo (fusion de rythmes cubains et caraibéens et de son traditionnel cubain) qui sera certainement le rythme le plus révolutionnaire depuis le Cha Cha Cha...Pour cela il est épaulé par le géant José-Luis Quintana dit " Changuito " et César " Pupy " Pedroso (qui quitte avec lui la Orquesta Revé) .

En 1969, lorsqu'il décide de fonder son propre groupe, l'Ile vit un moment particulier dans son histoire. En effet, le pays entier est en pleine préparation de la plus grande récolte de canne à sucre de son histoire. Le slogan du moment est alors "Los diez miliones van" (Les 10 Millions vont...) en relation à l'objectif d'avoir produit un tel volume de production de tonnes de sucre. Les Cubains qui ont l'habitude de transformer les phrases inhabituelles en langage de tous les jours commencent à utiliser l'expression : "De que van, van" (Ils vont vraiment aller...) pour décrire les bonnes et mauvaises choses de la vie de tous les jours. Et Juan Formell, qui a toujours vécu en gardant un oeil sur la vie de tous les jours appelle alors son projet musical "Los Van Van." Il veut ainsi montrer que son groupe va aller de l'avant ou du moins tel est son objectif. Au début des années 70, l'orchestre passe déjà sur les ondes et une forte popularité est en train de naître... A la fin de la fameuse récolte, bien que les objectifs ne soient pas atteints, un record historique a été battu, et les Cubains vont le fêter lors d'un Festival à travers l'île entière. Autant dire que l'orchestre recueille un succès exceptionnel. Puis à la demande du Président Péruvien de l'époque (Juan Velazco Alvarado), une délégation cubaine, incluant Los Van Van, va jouer au Pérou. La popularité n'en sera que grandissante et ils deviennent alors l'orchestre Cubain national et international que tout le monde réclame...

Au début des années 70, même si la majorité des Cubains n'avait pas accès à la musique Pop, une partie de la jeunesse est en contact avec ce mouvement extérieur à l'île. Et cette jeunesse trouve ringard de se bouger au son des Charangas ou autres groupes traditionnels... Il y a donc bien une place à prendre et Juan Formell et ses Van Van le comprennent vite. Pour les Van Van , le Songo est plus qu'un simple nouveau rythme, c'est une façon de faire émerger une nouvelle couleur d'orchestre et de percussions en y ajoutant une batterie, en y mêlant des influences extérieures du Disco, mais qui en même temps s'inscrit dans une réelle continuité. L'innovation dans la continuité en quelque sorte ! Pendant ce temps à New York, la Salsa apparaît au coeur de la communauté hispanique. A Cuba, le Songo ne repose pas sur des ressorts commerciaux mais sur une chronique sociale de tous les jours et sur la conquête de l'espace pour les danseurs... Les chorégraphies de Rueda de Casino semblent alors en parfaite harmonie avec la rythmique de Los Van Van. Et l'on sait combien Juan Formell y est attentif.