4.48 Psychose

C'était saisissant, la comédienne habite la scène avec une puissance indéniable.

une mise en scène d une pureté et une interpretation d une profondeur jamais vu au theatre une alchimie a vous coupez le souffle allez y c est saisissant

Si la comédienne semble habitée par le texte et si la mise en scène est courageuse (le personnage est debout, cloué à la scène dans une robe magnifique ), on peut regretter que le texte ait ainsi été coupé. Le spectateur perd le fil. De plus, la variété des émotions présente dans le texte est ici réduite à la seule colère. Le ton est monocorde. Plus de diversité dans l'expression de la comédienne nous permettrait d'habiter le personnage.

Un texte amputé de parties entières et signifiantes, par moment totalement dénaturé et surtout, scandé à un rythme atonique - autant de points qui rendent cette version du chef d'oeuvre posthume de Sarah Kane ennuyeuse comme la pluie. Où sont passés le désespoir, la colère noire, les éclairs d'ironie mordante et de lucidité acide ? À s'être enfermée dans des choix formels limitants, la mise en scène passe à côté du grand huit émotionnel qu'est 4.48 Psychose et ne parvient à rendre ni la sublime musique ni la vérité bouleversante du texte originale. Dommage car la comédienne est plutôt habité et la proposition scénique de départ intéressante.