A la rencontre de... Angelica Liddell

Je me déclare dissidente de la participation, je me déclare dissidente de l'appartenance, je me déclare dissidente de l'assemblée, je me déclare dissidente du bien commun.

Artiste radicale, adepte d'un théâtre coup de poing, proche de la performance, Angélica Liddell déflore notre bonne conscience et assène les mots que l'on ne veut pas entendre. Les pièces qu'elle écrit, qu'elle met en scène et dans lesquelles elle joue explorent toutes les facettes de la douleur. La scène est pour elle ce lieu où elle peut "briser la barrière de la pudeur".
Mais la souffrance intime est aussi celle du monde qu'Angélica Liddell habite, observe et réécrit dans une langue à la fois poétique et crue, dans des allégories où la violence alterne avec le recueillement.
Du cri aux chuchotements, du silence aux éclats de voix, rien n'est jamais ici en demi-teinte. Elle joue avec les limites du politiquement correct, explore les frontières du théâtre et de la fiction, pousse le langage à bout et, bien souvent, passe le relais au corps, qui seul "engendre la vérité".

Angélica Liddell a créé en Espagne près d'une vingtaine de spectacles avec sa compagnie Atra Bilis, fondée à Madrid en 1993. Révélée par le Festival d'Avignon, ses textes sont désormais lus, publiés et parfois montés en France : La Maison de la force, L'Année de Richard, "Maudit soit l'homme qui se confie en l'homme" : un projet d'alphabétisation.