Excellent
Pour avoir assister à des centaines de prestations d’humoristes plus ou moins installés, sur des petits et longs formats, Alexandre Kominek n’a rien à envier à ses pairs. Au contraire, sous la coupelle d’un story telling confidence d’un mec complètement obsédé voire déviant parfois, on détecte le « batard sensible » (nom de son spectacle) qu’il incarne. Et comme tout les anti-héros, on s’attache. Sa sensibilité, son humanité et l’acceptation de ce qu’il pense et dépeint de plus dégoutant finit par en faire de lui un personnage qu’on vient à apprécier de plus en plus, de minute en minute. De mimique en mimique je dirais même. En effet, au delà de la qualité de stand-upper « standard », Alexandre a une palette de jeux d’acting des plus variés. Ses grimaces, ses cris, ses déplacements sont à chaque fois ultra justes : assez trash pour déclencher le sursaut mais à la fois assez subtil pour rendre le moment tellement vrai. On se surprend plus d’une fois à se dire « quoi, il a vraiment osé? » Tout en s’esclaffant de façon coupable de valider par nos rires ses propos indécents. Il nous saisit, c’est plus fort que nous. On connaît nos failles, nos côtés les plus sombres et lui se joie clairement de mettre bien le doigt dessus. Lui, vous dira dedans mais je ne spoil pas le plaisir ! Note à apporter et non négligeable, il faut avoir les écoutilles bien ouvertes et ne pas s’offusquer de quoique ce soit. Une ouverture d’esprit au maximum des chakras est must have pour passer un moment cru et honnête. J’ai personnellement énormément appréciée cette ambivalence d’un divertissement complètement assumé avec les codes d’un spectacle classique mais avec le twist du border. Ca reste touchant, ça dénonce beaucoup, mais l’auto dérision constante et l’intelligence de l’écriture désamorce toujours le propos abordé. La construction de ce one man est elle aussi, très intelligente, rien n’est laissée au hasard, il y a constamment un fil rouge, des flashs-back, des interactions avec le public. Tout cela donne un dynamisme fou à ces presque deux heures de « Seul en scène », on en s’ennuie jamais, on ne voit pas le temps passer. Comme pour apnéiste, les seuls moments de pause nous servent à reprendre notre souffle, et parfois même nos esprits. On sent l’énergie grandir au fur à mesure que la salle est happée par la cohésion des rires, des malaises. L’humoriste n’hésite pas à jouer de ces moments pour rendre cette soirée si particulière, si unique. On ne sort pas indemne de ce moment passé ensemble. Autour de lui. Avec Lui. Grace à lui. Je laisse donc aux âmes curieuses le plaisir de découvrir cet homme charmant, terriblement attachant. Accrochez vos coeur, ce garçon va vous émouvoir, vous faire pleurer jusque’aux larmes. Vous repartiez léger tant il vous aura donner de quoi vous faire sentir un véritable Saint à coté de lui. C’est finalement ce que je retiendrais de ce moment : nous ne sommes que des humains emplis de qualités et de defauts. Nous errons dans ce voyage qui est la vie et nous serons toujours le « Petit monstre » de quelqu’un. Il faut juste le savoir, le comprendre et l’accepter.
C’est à partir de ce moment là qu’ on peut commencer à bibre des sauces.
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