Avis et critiques : Baudelaire... Vivant !

C'est une présentation à la hauteur des grands. Bravo !

Un seul en scène qui a évolué avec un comédien incarnant ,un Baudelaire incarné comme le dirait un certain L..."c'est hallucinant!"Un moment de théâtre passionnant , exigeant mais dont on ne décroche pas !

Une heure de plaisir

Qu'ils soient entiers ou partiels, les couleurs et les sons se répondent. Les poèmes en vers et en prose, ainsi que les textes critiques de Baudelaire, comme de longs échos se confondent ! Pas tout à fait une pièce, pas tout à fait un récital (ne cherchez pas trop la logique ni le sens) : un parcours singulier et envoûtant dans l'oeuvre multiple du prince des nuées.

Oubliez les lectures ennuyeuses et les récitals soporifiques ! Ce spectacle est un concentré de poésie vivante, où chaque fragment surgit spontanément, porté par une pensée qui vous parle, vous touche, vous bouscule. Laurent Jérôme nous emporte dans une cérémonie magique, surprenante, sans aucun temps mort, où la scène devient un espace de beauté surprenante qui éclate de manière brute et authentique. Une expérience unique à voir, écouter et vivre absolument !

Lire du Baudelaire, c'est beau mais ...qui à le temps de lire ces longs textes magnifiques? On sait quelques vers... ''les ailes de géants ''de l'Albatros...'' la très belle etait nue'' ...''. Enivrez vous... '' Mais j'ai découvert ce soir que Baudelaire est fait pour être lu Surprise; plaisir, etonnement... Car entendre du BAudelaire , puissament dit, tendrement dit, passionnement dit par ce comedien qui n'a l'air de rien quand il franchit le rideau noir et vous paraitra beau quand il en sortira, entendre ce Baudelaire de Laurent JEROME, c'est une illumination, une découverte, la grace d' une fleur malefique dans une verve poétique. Bravo, bravo, bravo.

Baudelaire... en chair et en os ! Une intensité sidérante : construction, gestuelle, voix, regard halluciné… Chaque mot, chaque geste réfléchit la poursuite d'une pensée en-direct. Une création et une interprétation brillante et passionnée, entre finesse et provocation, qui donne vie à l’œuvre avec une évidence déconcertante.

Un tissage de mots puissants, et le texte, complexe, devient souffle limpide et le message éclatant. Quelle voix, quelle présence ! Bravo !

Une traversée bouleversante emportée par un créateur sincère, sans fard et plein de fulgurances. Où la langue de Baudelaire renaît ... Où Baudelaire renaît ! vibrant comme "une explosion dans les ténèbres " ! Un choc esthétique et sensoriel. Une expérience rare, qui réconcilie avec la folie du monde et laisse, à la fin, sur la peau, comme un parfum d’apaisement.

Un acteur très atypique... Un peu de Luchini pour l'obsession du mot juste ? Plutôt aller voir vers Antonin Artaud et pourquoi pas Denis Lavant pour quelque chose qui touche à la racine des choses : l'élan, le souffle, la chair, la folle passion quasi-christique ou la cérémonie magique... Mais c'est d'abord une touche personnelle : le dépouillement absolu au service d’une parole incandescente. Loin de toutes les grilles scolaires et de la culture académique, j'ai pas écouté du Baudelaire... J'ai l'impression de l'avoir vu et surtout la sensation de l'avoir entendu me parler à moi, directement dans l'écrin intimiste de cette petite salle de théâtre ! C'est à la fois d'une intensité émotionnelle et d'un engagement physique profond. Le compositeur et acteur de ce fort montage expressif puisé un peu partout dans Baudelaire esthète et penseur ne fait pas semblant. Il est... vivant ! Sans tricheries. En totale immersion dans un univers surrréel il se transforme en direct en transformant les mots en expérience sensorielle très vivante. Sobre et souvent claire-obscure, sa vivacité surprenante transcende le simple mot pour devenir une sorte de transe qui renverse tous les murs et notamment le quatrième !... C'est donc très organique mais c'est vraiment un itinéraire ou un chemin spirituel en direct. Une élévation ou une ascension vers un Ciel nouveau. Une puissante humanité portée par une intensité brute qui va vers une lumière vraie... Voilà le culte du Beau et si c'est bizarre c'est tant mieux parce que Baudelaire était comme ça ! Pas un poète maudit mais illuminé !