Bobby Fischer vit à Pasadena

Bobby Fischer vit à Pasadena, c'est l'histoire d'une famille bourgeoise belle de l'extérieur, détruite de l'intérieur. La fille a fui l'étouffement du cocon familial dans les bras d'un abruti, qui lui a donné une petite fille morte à deux ans, suite à quoi elle a sombré dans l'alcoolisme. Le garçon fragile a fini par développé une pathologie psychologique à un niveau tel qu'il a été interné et sort tout juste de l'institution. Le père volage ne touche plus sa femme depuis dix ans. Et elle, ayant abandonné sa carrière d'actrice, essaie juste de survivre dans cet univers, se dévouant à son fils qui la tyrannise et la rudoie physiquement, affrontant l'indifférence conjugale, et ne trouvant son réconfort que dans ses sorties mondaines, surtout au théâtre. Justement, le théâtre, ils en reviennent, tous les 4, et l'espace d'une très longue soirée, ils vont tenter de se rapprocher, mais aussi de cracher ce qu'ils retiennent tous. Les rancoeurs, les frustrations, la douleur, le mal-être, le besoin qu'on les aime tels quels, sans les juger. Le besoin de revivre surtout. De sortir de leur enfermement. Le tout joué de façon hyper réaliste, avec le public présent sur les 4 côtés de la scène, comme assis dans ce fameux salon, tels des hôtes silencieux. Et pendant près de deux heures, que de la magie dans cette pièce à la fois bien écrite et entièrement habitée par les 4 interprètes. Difficile de ne pas en ressortir à la fois bouleversé et ravi d'avoir assisté à des joutes familiales d'une telle qualité.