Clémence Adieu Ferdinand !

Sacrée performance de Philippe Caubère sur scène, même si "la baleine" nous a moyennement fait rire...

Le jeu d'acteur de Philippe Caubère est exceptionnel. Quel bonheur de retrouver Ferdinand - son double - Clémence, Ariane et tous les autres... Un vent de liberté souffle sur ces épisodes réalisés dans les années 80 ,cela fait beaucoup de bien... C'est à la fois proche de la BD ,de la farce et de Molière ; désopilant, burlesque et irrévérencieux, il amplifie, déforme à tout-va. Caubère jongle avec le comique de gestes,de sons et de mots,le comique de situation, de l'absurde.C'est plein de fantaisie et d'auto-dérision. Et d'un coup,le temps est suspendu,à la lecture ,sur une plage ,de quelques pages de Proust .Et ces pages en papier Bible de la Pléiade,on les voit vraiment tourner avec le vent.

La seconde partie sur le camp naturiste est irrésistible !

J'ai vu beaucoup de spectacles de Philippe Caubère. Il m'a prodigieusement enchanté dès la première fois dans un théâtre vers Juliobona au Havre. Je ne savais pas qui il était, j'ai été conquise en 10 mn. Je viens de lire certaines des critiques précédentes et ceux sont celles là qui me poussent à écrire, pour m'inscrire en contre alors que généralement je donne rarement un avis. J'ai adoré "Clémence", j'ai adoré ce spectacle, l'acteur danse, léger, incroyable, il nous embarque, Philippe tire la ficelle, c'est de la petite histoire que née la grande. C'est du plus personnel que nous parvient la grandeur de l'humain. Amour, jalousie, souffrance " et je n'ai plus dormi depuis", Proust, Tintin , tout y est et les copains de longues dates et les femmes.Entre deux cas de conscience, cet humour incroyable ravageur qui cherche sa philosophie pour aboutir en poésie. J'aime cette capacité intelligente à décoder la vie et un grand cri d'amour à Clémence, aux épreuves traversées ensemble , à la difficulté de maintenir ses idéaux, aux déceptions aussi.... Voilà "le camps naturiste" j'ai adoré aussi. Voilà.Ce n'est ni vulgaire ni grotesque c'est entre Rabelais et Mallarmé entre Proust et Tintin. On ne peut pas lui reprocher ses obsessions, surtout quand il en fait une telle matière. C'est Philippe Caubère. C'est génial. Puissions tous nous en inspirer pour créer simplement, humblement artisanalement. Merci!

Très déçus de notre soirée; nous avons quitté le spectacle à l'entracte. Un seul mot: grotesque !