Franzk Trio

A travers trois géants : Big Bill Broonzy, l'auteur de Black, brown and white.
J.B. Lenoir et ses blues " engagés ", Vietnam et Alabama Blues. Robert Johnson et son hallucinant Me and the devil.
Chez eux le blues est une musique à la fois sociale, politique, poétique.
Une radiographie d'un certain visage des Etats-Unis : esclavage, ségrégation, chômage, crise, guerres, et qu'on retrouve aussi en Europe.

Puis Terres de blues ce sont aussi des compositions sur des textes de poètes afro-américains qui ont lutté pour la reconnaissance des Noirs comme des êtres humains à part entière.
Des textes impacts. La musique qui exprime les vieux démons. Blue Devils.
Pour créer " Terres de blues ", il fallait comprendre ce qu'a pu être cette musique pour des milliers de Noirs, à quel point elle leur fut absolument nécessaire pour s'en sortir, pour respirer.
Il s'agissait maintenant de la vivre. Mais à notre façon.
Car nous ne sommes pas Noirs.
Et nous ne sommes pas américains. L'idée était de plonger au coeur de ces blues-poèmes, d'en restituer le climat, à la fois sombre et brûlant, à l'énergie incandescente.

En ces temps de crises profondes, revisiter ces textes et cette musique, c'est comme qui dirait se fouetter le visage.
C'est se souvenir - et même si on ne l'a pas vécu, on doit s'en souvenir - de tous ceux qui ont sué, payé pour que justice se fasse, de tous ceux qui ont subi l'injustice dans leur corps et dans leur tête, et qui malgré cela, en ont tiré des perles et une énergie musicale unique.

L'univers de ces textes résonne âprement dans nos réalités d'aujourd'hui : tout ce qui y est décrit, beaucoup de femmes, d'hommes et d'enfants le vivent encore. Le monde du blues est toujours le nôtre.
Mais " Terres de blues " c'est aussi le bleu des horizons lointains, ceux que beaucoup d'hommes appellent sans doute dans le secret de leurs désirs : une vie meilleure.

Françoise franca Cuomo : voix
Cyril Trochu : piano
; Guillermo Benavides : contre.basse.