La Chanson de Roland

Spectacle très sympa, dans lequel l'âne n'est pas l'idiot que l'on croit ... Un bon moment- et ce n'est pas étonnant à la Cartoucherie où la programmation est d'une grande qualité. Bravo à l'artiste, à l'âne et à sa dresseuse (tout en douceur et en carotte-récompense ...)

Je recommande ce spectacle ! A la fois drôle et poétique, avec une esthétique travaillée. Porté par 3 artistes (et 3 bestiaux) très juste avec une super énergie. Adapté aux enfants J'avouerais cependant avoir plusieurs fois perdu le fil de la narration -le français "désuet" n'aidant pas- à cause de cette effervescence.

Très belle traduction ,toute en décasyllabes, de ce poème épique "La chanson de Roland", à l'origine en vieux français. Jean-Lambert Wild , formidable, avec sa voix chaude et vibrante - c'est presqu'un chant - nous emporte à travers les siècles et nous y sommes ,sur le champ de bataille de Roncevaux , nous entendons le choc des épées et des piques . C'est un voyage dans le temps qui vaut le détour...

Je suis étonné que personne ne se soit ému du sort des animaux, qui sont malmenés dans ce spectacle. Les poules se débattent, on force l'âne à se coucher à plusieurs reprises en l'obligeant à plier la patte. Il est urgent d'agir.

Cette vision loufoque de la chanson de Roland ne m'a pas convaincue. La présence de l'âne sur la scène m'est pas franchement un plus. l'ensemble est une recherche qui pour moi ne m'a pas apporté grand chose.

Jean Lambert-wild explique en bord de scène, après le spectacle, qu'au théâtre c'est mieux qu'au cinéma "car il y a des vrai corps". Que ne met-il lui-même cet atout en acte sur son plateau? Granblanc arrive sur scène, aïe ! il est sonorisé d'un disgracieux micro, pour l'oeil et surtout pour l'oreille. Je suis épuisé de ces comédiens sonorisés (dans des salles de jauge moyenne), dont la voix est décharnée, désincarnée... un comble quand il s'agit de parler de ce que la guerre fait à l'âme et au corps. Un pantin s'agite, et sa voix nous tape dans les tympans, par derrière, par devant. On comprend rapidement la nécessité du micro sur le plan formel, puisque une heure durant nous sommes assaillis par des bruitages, des musiques poussées à fond. Au théâtre le privilège du spectateur, est celui de l'élégance. L'élégance c'est choisir. Écouter, tendre l'oreille, être actif. Pas être assailli de décibels. Roland est furieux, mais ici nous avons que le bruit sans la fureur. Que dire enfin de ces coq à l'âne (pardon de ces poules à l'âne) permanent? Un bout de Chant/une recette de l'omelette basque/un bout de chant/ambiance club Med-Thahiti avec numéros de G.O/ etc ? Jean Lambert-wild a pourtant du souffle et de la qualité de jeu, mais il réduit sa performance à un Happy-meal.

IL est préférabLe de (ré)prendre connaissance d'un résumé de la Chanson de RoLand avant d'aLLer voir ce spectacLe bourré de poésie et très immersif. SeuL reproche : des sons un peu trop haut perchés ce qui provoque des effets intempestifs de saturation sonore. Merci au théâtre de la Tempête de ce très beau moment.