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La première comédie musicale française. Une super production dans la tradition des divertissements de Cour
Le Bourgeois gentilhomme brille au coeur de l'oeuvre de Molière d'une aura particulière. L'énoncé seul de ce titre suffit à déployer tout un festoiement d'humour, de brio, de drôleries et de fastes.
Pour une nouvelle fois divertir le roi et sa cour, Molière se remet à la tâche et a recours à un genre très à la mode à cette époque : la "comédie-ballet" qui permettait aux princes d'assister au spectacle et d'y participer en se mêlant aux intermèdes.
Mais, dans la plupart de ces "comédies-ballets", les intermèdes de chants et de danses viennent s'intercaler entre les actes de façon souvent artificielle, et n'ont qu'un rapport assez lointain avec l'intrigue.
Or l'idée géniale de Molière avec Le Bourgeois gentilhomme est d'imaginer une intrigue permettant au chant et à la danse de faire partie intégrante de la pièce, de se fondre harmonieusement dans l'évolution dramatique, et de ne jamais apparaître comme des pièces rapportées. C'est pourquoi l'on peut presque parler ici de spectacle total, mêlant la poésie, la comédie, la musique, le chant et la danse.
Cependant, la prouesse technique qu'accomplit Molière dans la construction de sa pièce ne doit pas en occulter la dimension hautement comique. Là aussi, l'auteur, comme il a su mêler tous les arts, sait faire jouer tous les ressorts du rire.
Note de mise en scène
Le spectacle est intégré dans le spectacle. Ainsi Monsieur Jourdain nous est souvent présenté en position de spectateur. Ce bourgeois cossu, maladroit et grotesque dans ses tentatives d'acquérir les arts et la science présente comme un miroir déformant au public de cour. D'abord une galerie de portraits, hauts en couleur, toute une kyrielle de petits maîtres fats, cupides, jaloux de leur science et presque à la limite de la folie. Comique gestuel, exploité lors des séances d'initiation à la danse et à l'escrime qu'entreprend Monsieur Jourdain. Comique de situation, comme l'arrivée inopportune de Madame Jourdain au beau milieu d'un repas galant. Aussi quiproquos entre les jeunes amants et les scènes de dépit amoureux qui en résultent.
La mise en scène se fera un délice d'exploiter largement toute cette palette du comique, et surtout de faire ressortir tout l'humour que Molière a mis dans les parties chantées et dansées, et qui, trop souvent, sont rendues de façon sérieuse et appliquée. Mais là encore pas de manichéisme dans cette pièce ; des travers, des folies et toujours cette puissante humanité qui fait que chaque caractère évite la caricature. Même les personnages apparemment les plus noirs, comme par exemple Dorante et Dorimène (image d'une noblesse corrompue) recèlent en eux cette parcelle de fraîcheur qui les sauve de la condamnation (la démesure d'une passion amoureuse pour les personnages que nous venons de citer). Dans Le Bourgeois gentilhomme, la folie d'un homme a jeté la chaos autour de lui : les amoureux se déchirent (Nicole-Covielle, Cléante-Lucile), le couple se fracture, les nobles s'égarent dans des stratégies sordides.
Molière, au fil de cette comédie légère et brillante, réussit quand même malicieusement à évoquer un sujet important de son époque, à savoir la place du bourgeois enrichi dans la société de classes. On pourrait dire en s'amusant à pasticher Shakespeare : "Être ou paraître, voilà la question". Monsieur Jourdain souffre d'un manque d'image. Sa richesse, si grande soit-elle, ne lui confère aucun prestige, aucun surcroît de reconnaissance sociale. La confusion s'empare alors de son esprit. Est-ce que le paraître (vestimentaire, mobilier) lui donnera l'être ? Cet homme tente, par un savoir acquis à la hâte et qui, par conséquent, ne peut être que superficiel, de se construire une nouvelle personnalité plus ample, plus belle. Le décor évoquera cette idée de la quête de l'image : perspectives fuyantes, éléments de construction, présence sur le plateau de l'artiste réalisant la sculpture de Monsieur Jourdain. L'esprit de ce dernier se met à dériver vers un lointain merveilleux où la beauté se marie à l'intelligence, où l'aisance et la culture permettent d'échapper aux contingences de l'existence. A l'horizon de son imaginaire, la "Noblesse" rutile des mille feux d'un diamant inaccessible.
Quand le rideau tombe, toutes les choses ont repris leur place initiale ; cependant, on peut penser qu'après ce détour par l'extravagance, Monsieur Jourdain gardera éternellement au coeur le regret du beau savoir et des amours embellies.
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Pour tout public
à partir de 8 ans
Langue : français
Or l'idée géniale de Molière avec Le Bourgeois gentilhomme est d'imaginer une intrigue permettant au chant et à la danse de faire partie intégrante de la pièce, de se fondre harmonieusement dans l'évolution dramatique, et de ne jamais apparaître comme des pièces rapportées. C'est pourquoi l'on peut presque parler ici de spectacle total, mêlant la poésie, la comédie, la musique, le chant et la danse.
Cependant, la prouesse technique qu'accomplit Molière dans la construction de sa pièce ne doit pas en occulter la dimension hautement comique. Là aussi, l'auteur, comme il a su mêler tous les arts, sait faire jouer tous les ressorts du rire.
Note de mise en scène
Le spectacle est intégré dans le spectacle. Ainsi Monsieur Jourdain nous est souvent présenté en position de spectateur. Ce bourgeois cossu, maladroit et grotesque dans ses tentatives d'acquérir les arts et la science présente comme un miroir déformant au public de cour. D'abord une galerie de portraits, hauts en couleur, toute une kyrielle de petits maîtres fats, cupides, jaloux de leur science et presque à la limite de la folie. Comique gestuel, exploité lors des séances d'initiation à la danse et à l'escrime qu'entreprend Monsieur Jourdain. Comique de situation, comme l'arrivée inopportune de Madame Jourdain au beau milieu d'un repas galant. Aussi quiproquos entre les jeunes amants et les scènes de dépit amoureux qui en résultent.
La mise en scène se fera un délice d'exploiter largement toute cette palette du comique, et surtout de faire ressortir tout l'humour que Molière a mis dans les parties chantées et dansées, et qui, trop souvent, sont rendues de façon sérieuse et appliquée. Mais là encore pas de manichéisme dans cette pièce ; des travers, des folies et toujours cette puissante humanité qui fait que chaque caractère évite la caricature. Même les personnages apparemment les plus noirs, comme par exemple Dorante et Dorimène (image d'une noblesse corrompue) recèlent en eux cette parcelle de fraîcheur qui les sauve de la condamnation (la démesure d'une passion amoureuse pour les personnages que nous venons de citer). Dans Le Bourgeois gentilhomme, la folie d'un homme a jeté la chaos autour de lui : les amoureux se déchirent (Nicole-Covielle, Cléante-Lucile), le couple se fracture, les nobles s'égarent dans des stratégies sordides.
Molière, au fil de cette comédie légère et brillante, réussit quand même malicieusement à évoquer un sujet important de son époque, à savoir la place du bourgeois enrichi dans la société de classes. On pourrait dire en s'amusant à pasticher Shakespeare : "Être ou paraître, voilà la question". Monsieur Jourdain souffre d'un manque d'image. Sa richesse, si grande soit-elle, ne lui confère aucun prestige, aucun surcroît de reconnaissance sociale. La confusion s'empare alors de son esprit. Est-ce que le paraître (vestimentaire, mobilier) lui donnera l'être ? Cet homme tente, par un savoir acquis à la hâte et qui, par conséquent, ne peut être que superficiel, de se construire une nouvelle personnalité plus ample, plus belle. Le décor évoquera cette idée de la quête de l'image : perspectives fuyantes, éléments de construction, présence sur le plateau de l'artiste réalisant la sculpture de Monsieur Jourdain. L'esprit de ce dernier se met à dériver vers un lointain merveilleux où la beauté se marie à l'intelligence, où l'aisance et la culture permettent d'échapper aux contingences de l'existence. A l'horizon de son imaginaire, la "Noblesse" rutile des mille feux d'un diamant inaccessible.
Quand le rideau tombe, toutes les choses ont repris leur place initiale ; cependant, on peut penser qu'après ce détour par l'extravagance, Monsieur Jourdain gardera éternellement au coeur le regret du beau savoir et des amours embellies.
La distribution du spectacle ✨
Auteur(s) :
Molière
Artiste(s) :
Jean-Loup Bourel, Johanna Boyé, Nicolas Djermag, Brigitte Faure, David Ferrara, Jérémie Graine, Mathieu Lagarrigue, Maud Baecker, Léo Reynaud, Stéphane Serrat, Irina Stopina, Jean-Luc Voyeux, Julien Mercier, Sandra Mercky, Vanessa Oustric, Matthieu Valette, Céline Guéroult
Mise en scène :
Daniel Leduc
Le bourgeois gentilhomme | Théâtre Comédia, les avis spectateurs
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