Le Chemin des Passes Dangereuses Manufacture des Abbesses

Chacun son arbre, celui autour duquel nous jouions enfants, celui contre lequel nous nous appuyons parfois ou encore celui derrière lequel nous pouvons nous cacher, pendant bien longtemps jusqu'au jour où... Quinze ans se sont écoulés depuis la mort de leur père, quand Ambroise, Carl et Victor sont victimes d'une sortie de route alors qu'ils se rendaient au mariage de Carl avec " la plus belle mariée du monde ". Cet accident mènera la fratrie à se parler, se défaire, se refaire, s'aimer et se libérer, autour de tous ces arbres, les vrais, mais aussi ceux dressés par les non dits : le plus lourd de ces derniers les liera à jamais... Laurence DESPEZELLE-PERARDEL nous met en scène trois frères si différents avec un trio de comédiens très attirants : Ambroise (Walter HOTTON) l'amateur d'art dont l'ami se meurt, Carl (Fabrice LEROUX ) l'employé du mois que sa future femme attend, et Victor (Guillaume TAGNATI ) le bûcheron qui aura fait tomber tant d'arbres en espérant un jour abattre le bon... Elle joue avec nous de ces limites, jusque dans l'intégration de la scène avec les premiers rangs, entre la vie et la mort, le vrai et le faux, l'éloignement d'une fratrie et les liens du sang : quel terrible et beau jeu auquel nous sommes invités... Ce texte de Michel Marc BOUCHARD mérite vraiment que chacun d'entre nous descende de son arbre pour courir à la Manufacture des Abesses !

Le texte de Marc Bouchard est beau et très bien porté par les trois comédiens. Un beau texte donc, rendu poétique grace à la mise en scène. Par la réitération de certains passages, réitérations en forme de cercle, de boucle, réitérations qui font écho à la boucle de leur propre histoire, celle que sont en train de boucler les trois personnages, trois frères. Une pièce qui vaut le détour donc

Le talent est toujours agréable à rencontrer. le talent de l'auteur tout d'abord, un superbe texte qui mêle le rire et l'émotion, des dialogues d'une intensité que l'on suit pas à pas avec fascination. Le talent, c'est le caractère unique d'une écriture portée par une richesse d'invention, une dentelle de mots qui surprend sans cesse. Puis, bien sûr il y a les comédiens. Quel superbe casting! Tous trois très différents et fascinants.Il y a la beauté et la jeunesse de fabrice leroux, la force, la sensibilité, l'élégance de Walter Hotton et la vitalité, l'énergie de Guillaume Tagnati. Belle mise en scène de Laurence qui prépare peu à peu la révélation d'un secret qui nous serre le coeur. Voici une pièce à laquelle on pense souvent après l'avoir vue, gage de qualité qui ne trompe pas.

Une pièce riche en émotion... Trois excellents acteurs pleins de charme. Les larmes de Carl (Fabrice Leroux) ont fait monter les miennes. Les éclats de rire de Victor (Guillaume Tagnati) sont très communicatifs. Et Ambroise (Walter Hotton)...Le personnage le plus déchirant et sûrement le plus malheureux m'a bouleversé. (Et d'ailleurs, si il n'est pas homosexuel comme son personnage je reviendrais bien voir la pièce pour boire un verre avec lui. Trop beau !!!!) Mais revenons à la critique de la pièce. Une mise en scène de Laurence Despezelle-Pérardel sobre et élégante. J'ai cru comprendre que c'était sa 1ere mise en scène, alors je lui tire mon chapeau et vivement sa prochaine. Un texte québécois très fin avec des dialogues percutants qui ne laissent pas de place à la tiédeur. (A part le mot " ciboire " que je ne connaissais pas, mais depuis je me suis renseigné et pour ceux que ça intéresse, c'est un peu notre " putain " à nous. Excusez moi d'avoir dit un gros mot ! D'ailleurs maintenant moi aussi je dirais " ciboire " c'est bien plus joli. Pour résumer je dirais, Une histoire de famille douloureuse, trois frères, 1h30 de franchise, d'angoisse, de tendresse, de peur et de rire car n'est ce pas dans les moments les plus tragiques de nos vies que le rire nous sauve ? C'est peut être le cas pour ces 3 garçons. Merci

Une mise en scène sobre et efficasse qui laisse entendre un très beau texte. Trois acteurs très justes qui ont su donner vie à autant de personnages singuliers. On ressort de ce spectacle avec l'envie de vivre sa vie et surtout avec l'envie dire.