Macbeth

Mise en scène et scénographie riches et inventives, superbes effets techniques , interprétation puissante et juste, un spectacle inventif et tellement moderne ! Le plateau du Théâtre 13 est quant à lui super bien équipé pour offrir toute la lattitude nécessaire à créer un spectacle d'une telle qualité. Mention spéciale à Lady MacBeth, à Macbeth et aux danseuses ! Un grand bravo aux 12 artistes sur scène ! (Notons aussi la dynamique et l'investissement de chacun dans la lourde régie plateau).

Ce spectacle, qui présente une version adaptée et raccourcie de "MacBeth", est une belle réussite. Ce qui est essentiel dans l'oeuvre de Shakespeare est préservé, et nous est rendu de manière tout à fait accessible. Le souffle ne manque pas, le jeu est intéressant avec des caractères bien typés. Les sorcières apportent leur caractère fantastique, païen, avec talent. On est emporté pendant 1h 35 par toute la troupe dans le maelström de sentiments décuplés, de bruit, de fureur, de trahisons et parfois d'honneur.

J'ai été très agréablement surpris par cette adaptation de MacBeth, par l'engagement dans la mise en scène et de la part des comédiens, par la fluidité entre les tableaux et l'ambiance générale qui se dégage du plateau. Les comédiens habitent leur rôle, à l'image d'Arny Berry dans le rôle d'un Macbeth en proie au vice et aux mauvais augures. La pièce est astucieusement montée pour éviter les longueurs et c'est un excellent moment de théatre à passer. Un challenge superbement relevé !

je me suis demandé comment une programmatrice de théatre pouvait s'être à ce point fourvoyée... C'est lourd, prétentieux, aussi inefficace que redondant, un catalogue d'effets vus et revus et un texte visiblement parfaitement étouffé par du bruit, un parti pris de modernisation éculée, un texte ignoré au mieux mais plus certainement incompris... Mais bon, j'avais oublié... c'est le fils de Myriam Boyer (comme quoi le talent n'est pas héréditaire) et le demi frère de Clovis Cornillac (là, on est cohérent), ceci explique cela.

Mes amis et moi, et la plupart du public (même si la majorité étaient des lycéens, pour donner à la salle un semblant de remplissage) sommes sortis choqués, pour ne pas dire horrifiés, scandalisés par ce que nous avons vu. Les intentions de mise en scène sont intéressantes sur le papier, mais sur scène c'est catastrophique !! Catastrophique car ridicule en réalité. Tout est plaqué, schématique, les costumes ne collent pas avec l'époque voulue, ça se veut drôle et jamais on ne rit, sinon sous cape (mention spéciale au monsieur devant qui était plié tout le spectacle). Les interprétations sont plaquées, sans nuance. La pièce en devient illisible, on ne voit plus que des jeunes comédiens qui tentent de s'en sortir et d'assumer un parti pris dont ils ne sont eux mêmes pas convaincus. Alors OUI, il faut donner la chance aux jeunes compagnies d'émerger, et la volonté du Théâtre 13 est louable, mais donner sa chance à un metteur en scène (fils de parents célèbres, notons) pour un MacBeth comme cela, c'est proprement scandaleux.

Quelle déception! A force de trop couper le texte, il ne reste pas grand chose. La scène du fantôme de Banquo disparue. La réponse à l'énigme ´ un homme qui n'est pas né d'une femme ´ disparue. La scène d'ouverture avec les trois sorcières disparue . Une lady Macbeth qui souffre plus d'une crise d'épilepsie que de somnambulisme ... La fin ratée. La décapitation de Macbeth n'est pas censée faire rire le public... En fait une seule question me taraude. Pourquoi avoir enlevé les mots de Macduff à la fin qui expliquent pourquoi lui seul n'est pas né dune femme ( césarienne de sa mère et sage femme qui était un homme à l'époque )? Le spectateur non averti reste bien sur sa faim....