Maelström excrémentiel

Un talent certain de la prose enchaîné dans des sonorités violentes, une transe dénudée et sans complexe. Un spectacle très agréable et original !

A mon avis, à commencer par le libretto, il mérite d'être édité et disponible dans les bibliothèques. Pour la mise en scène le bon goût est moderne, et tous les plans (gestes, diction, accessoires...) riches en nuances. Il en va comme dans n'importe quel conception du théâtre, des théories d'Antonin Artaud, et de ses successeurs, mais l'empreinte personnelle précieuse et exigeante de Catherine Gil Alcala est ce qui rend quelque part "historique" cette pièce.

Au cours de cette première semaine de festival, j'ai entendu qu'il fallait redonner au théâtre son caractère subversif. Maelström Excrémentiel y participe.Texte dense, dérangeant, déroutant. Digne d'intérêt.Catherine Gil Alcala vit son texte. C'est une prouesse où le spectateur se laisse emporter dans un tourbillon de mots/maux jusqu'à sombrer dans cet abîme de bouffées délirantes, oniriques et cauchemardesques. Digne héritière de Lautréamont et de Bataille, la comédienne (auteure et metteur en scène également) rend ce spectacle incontournable.

C'est l'histoire d'un quiddam. La journee avait commence normalement. Il s'enferme a l'exterieur de chez lui et se retrouve au centre de scenes plus truculentes les unes que les autres. Le spectateur est entraine dans la cavalcade des signifiants.

L'affiche fait peur, le titre un peu aussi, mais le spectacle mérite d'être vu. La comédienne est très généreuse, elle prend beaucoup de plaisir à donner son texte très écrit jouant de manière habile (mais un peu trop savante) avec les sonorités. Il s'agit d'un délire à la fois onirique, pornographique et poétique, mais dans lequel, au final, rien ne choque réellement. Si l'on se demande parfois quel est véritablement le propos, l'étrangeté du verbe vaut le détour.

Spectacle éminemment étrange. J'y suis allé avec plusieurs amis et on était partagé entre la gêne, l'incompréhension et l'envie de sortir. Monologue poétique par moments assez trash et alliant verve littéraire très poussée (on décroche devant certains enchainements de phrases trop recherchées) à une nudité et un jeu avec certains objets difficilement compréhensible. Il est presque impossible de noter ce spectacle tellement c'est un ovni théâtral. On en ressort ni frustré, ni content mais interloqué. Trop décalé ?

J'ai vu ce spectacle à sa diffusion au Théâtre de l'Orme à Paris en mars 2009. Au début, un peu inquiet, j'avais peur que ce ne soit monotone ! Mais l'artiste possède une intensité toute particulière dans sa manière de faire vivre un texte qui est captivant, sans être forcément d'un accès facile.