Mon Frigo Me Trompe

Accompagné au piano par Laurent Couson, Rémi Cotta réussit une véritable performance d’acteur dans ce one-man-show chanté et parlé. Pendant plus d’une heure, enfermé dans un énorme costume en mousse, il interprète une Laura sensible et drôle sur un texte d’une intensité redoutablement efficace. Boursouflée par ses kilos de souffrance, obsédée par un frigo complice et dangereux, cette jeune fille essaie de survivre aux regards des autres avec l’humour du désespoir. Elle engloutit tout : la méchanceté, la cruauté, la stupidité, jusqu’à l’intolérance. Elle est obèse mais le personnage pourrait être vieux, de petite taille, handicapé ou tout simplement différent. Déroutant par son propos, « Mon frigo me trompe, » refroidit la bêtise et réchauffe le cœur.

Magnifique interprétation de Rémi Cotta, qui arrive à rendre belle et attendrissante cette jeune Laura, pour qui le regard des autres ne réserve pas de cadeau.. Comme les autres, elle voudrait, elle aurait voulu, mais ce n’est pas pour elle. Au-delà du sujet même, c’est le regard sur la différence qui s’exprime, le droit de vivre en étant hors normes. On avale sa salive, on sourit parfois devant la cruauté du propos, du grand théâtre surtout lorsque l’on sait que le comédien est l’auteur du livre dont est tiré la pièce. A noter également, l’excellente mise en scène de Miguel Ange Sarmiento que l’on connaît plus comme chanteur que metteur en scène.

Laura est une jeune fille grande et forte… très forte ! Nous le découvrons lorsqu’elle surgit du ventre d’un immense frigo blanc qui trône au beau milieu d’un décor de logement : une cuvette de toilettes, une salle de bain, un lit et Le Frigo balisent les étapes d’un itinéraire intérieur ponctué par des chansons. Au delà de la relation fusionnelle avec son frigidaire, Laura dévoile la rudesse de ses conflits intérieurs et l’intimité de ses sentiments les plus indicibles. Entre ses rêves d’adolescente nageant dans le magma de ses pulsions érotico boulimiques et son quotidien marqué par une certaine violence affective et sociale, elle tente de résister avec humour au monde extérieur que ses dimensions hors normes indisposent. La scène de présentation du frigo, pastiche d’une publicité des années 50 vantant les qualités électroménagères d’un nouveau produit de consommation, donne le ton. Le repas de famille, réunissant la mère hystérique, le frère libidineux et l’invité malheureux, poursuit dans le burlesque avec un texte croustillant où fusent les lapsus. Tout aussi crû et drôle, le rêve du baigneur rappelle l’esthétique déjantée d’un Tex Avery. Ce one-woman-show (interprété par Rémi Cotta, l’auteur du roman éponyme « mon frigo me trompe ») porte un regard truculent et sans complaisance sur le quotidien d’une jeune femme obèse. La musique de Laurent Couson accompagne les états d’âme du personnage, alternant les mélodies subtiles et les bruits de tous les jours, tandis que des lumières expressionnistes donnent vie à un frigo fiévreux et des rêves psychédéliques. Baroque et dérangeant, « Mon frigo me trompe, » est un spectacle musical qui a le mérite de sortir l’obésité du discours médical pour la replacer dans l’espace de l’individu. La sincérité du propos et la démarche artistique n’empêcheront pas la polémique.

le pianiste est super, a crée tte la musique...l'acteur chante tres bien et donne bcp d'energie...mais la piece reste tt de meme plate et ennuyeuse. Je n'ai pas ri, souvent souri