No more tragédie, my love

Cette confrontation entre mère et fille dégage une intensité remarquable, marquée par l'incapacité même à établir un véritable dialogue. Ce spectacle offre une réflexion profonde et captivante sur les dynamiques complexes des relations familiales. La mise en scène, soignée et inventive, soutient avec justesse cette exploration émotionnelle, ajoutant une dimension supplémentaire à une représentation déjà riche en qualité. Un moment théâtral à la fois puissant et réfléchi.

La profondeur psychologique et l'élégance de l'écriture s'entrelacent pour révéler les tumultes intérieurs d'une star de la chanson. Venue de rien, elle revient confronter une famille qu'elle ne reconnaît plus et qu'elle hait avec une froideur déchirante. En trois tableaux d'une intensité remarquable, l'introduction installe un poids émotionnel nécessaire, donnant à chaque mot des deux monologues suivants une puissance renversante. L'écriture, d'une précision glaçante, dissèque la douleur et l'aliénation avec une virtuosité rare. La mise en scène, minimaliste mais audacieuse, amplifie chaque inflexion, chaque silence, jusqu'à couper le souffle. Ce spectacle est une claque, une tragédie moderne qui reste gravée bien après le dernier applaudissement.

J'avoue ma déception devant cette piece dont la présentation me faisait espérer le meilleur. Or, si la première partie, sorte de caricature des émissions à la Hanouna et des réseaux sociaux m'a passablement agacée, la suite m'a intéressée par son propos : ces impossibles retrouvailles mère-fille ! Cependant, si Audrey Evalaum compose une mère lucide mais aimante, le jeu de Camille Legrand froid et distancié, sa diction, sa voix basse souvent inaudible, ne m'ont pas convaincue. Un spectacle qui mérite pourtant d'être encouragé pour son sujet hélas tellement dans l'air du temps, critique acerbe d'une société du paraître....