Avis et critiques : Notre besoin de consolation est impossible à rassasier

Un texte sur la peur de la mort et l'emprisonnement, sur la liberté, la vie et l'importance de se dépouiller des illusions mises en place par la société. Interprétation superbe! Mise en scène au service du texte et du comédien.Une vraie réussite.

Une adaptation théâtrale d'un texte dense, profond et d'une poésie de l'intime. Et fidèle au texte, l'interprétation est dense, profonde avec une adresse poétiquement intime. Et en même temps, un phrasé qui apporte une distanciation bienvenue pour nous renvoyer d'abord à nous-mêmes avant d'être en empathie avec celui qui la porte.

découverte d un auteur suédois Stig Dagerman(qui s est donné la mort à 31 ans au faite de sa gloire littéraire),à travers un texte court mais dense pareil à un cri déchirant le silence,à l encre de son sang éclaboussant la page blanche de ses angoisses et de ses doutes...être libre et ou mourir...Le choix du comédien Assane Timbo est pertinent et prend tout son sens quand on sait la couleur du désespoir.Monsieur Timbo nous offre une interprétation en puissance et nuances ou le corps tente de se libérer de l emprise d une âme torturée que l infini seul de la mer, parvient à apaiser.Les moments d exaltations et de funestes abattements...Ce texte d un sombre lumineux est porté, par le comédien, comme la lourde chaîne du regard des autres,de l espace-temps....Libre enfin,délivré de lui même,s abandonnant à tout jamais dans les bras consolateurs...à l ombre du néant

Soyez Très attentifs et ne passez pas a côté d'un seul mot de ce texte magnifique qui dure seulement 40 minutes ! Le travail de toute l'équipe est remarquable de par son exploration et sa poésie ! Bravo a eux ! Bravo a Assane timbo seul en scène !

De ce texte magnifique et difficile naît un moment de théâtre d'une grande beauté... on sent le balancement de la mer, le désespoir et la lumière, la détresse et le souffle de la vie... un comédien magnifique, une mise en scène sobre et efficace... et un texte d'une rare fulgurance.

Une boîte noire. Sur le plateau, un cocon blanc d'où éclot cet homme que porte à merveille Assane Timbo, miroir de chacun de nous immédiatement saisis, fascinés , aimantés par celui-ci qui fait entendre cette évidence trouble : " Le besoin de consolation que connaît l'être humain est impossible à rassasier. " Invitant à " traquer la consolation ", à suivre ce " voyage imprévisible " qui n'est autre que celui que chacun suit depuis cette éclosion, notre propre éclosion, Assane Timbo fait résonner jusqu'au tréfonds de nous cette consolation lumineuse de Stig Dagerman : aérien et puissant, non sans humour, de grâce et de force, servi avec justesse par la musique de Jérémy Lapeyre (du groupe Loki Starfish), le comédien se meut sur le plateau, y court, y danse, y marche sur un fil et invite le spectateur à voir, entre ombre et lumière, et à entendre, ce que chacun de nous traverse en équilibriste pour chercher, trouver, cette " consolation qui illumine. " On en sort transformé. On en redemande.

Tout d'abord saluons la démarche d'Assane Timbo et son équipe afin de lever le voile sur un auteur doué et maudit, qui se donna la mort à 31ans. Stig Dagerman donc, est à peine âgé de 29ans lorsqu'il rédige ce cri du coeur où pointe des dégâts indélébiles, un passé souterrain, une réflexion profonde sur cet Adversaire que tout un chacun se créé et bien évidemment la solitude émanant de se "ressentir" dans un monde aussi immense. il peut, il va, cet homme peut, et cet homme fera. À travers trois quarts d'heure magnétique, Assane Timbo se glisse dans la peau d'un anonyme (extra)ordinaire à la fois proche et lointain, une créature miroir dont la réflexion n'est pas sans rappeler certaines de nos propres élucubrations lorsque nous nous confrontons avec nous-même devant notre glace. Amusant et torturé, élégant sans être lourdingue, il compose avec son phrasé si raffiné qui est le sien, un homme dont on se plait à suivre les déambulations. À la performance émanant du désir de surenchère propre à notre époque survivra un dialogue invisible entre l'interprète et le public, accompagné d'épisodes corporels étonnants et maitrisés. Et dans ce manteau nocturne qu'est l'esprit de cette individu, quelque chose scintille ; le coeur d'un acteur capable de souffler multiples histoires à ses interlocuteurs. Il serait d'ailleurs intéressant d'interroger les spectateurs en sortant de la salle, en leur demandant ce qu'ils ont vu. En ce qui me concerne j'ai voyagé, j'espère que vous aussi. Meilleurs voeux à Assane Timbo et sa troupe donc et un gros M.... pour son spectacle. P - F

Il reste trois jours pour aller voir jouer ce texte –qu'on peut sans abus qualifier de "culte" pour bien des gens- mis en scène et dit par Assane Timbo. Le voir et le ré-entendre. Assane Timbo fait naître de la matière immaculée un être encore indifférencié, blanc lui-même comme en mode butho. On pense à Maui s'extrayant du magma originel. L'homme émerge, se révèle, les mots portent. Assane Timbo habite ce texte de lutte pour la vie, une vie vraiment humaine, qui ne serait pas tant limitée ni contrainte. Il incarne puissamment (parfois avec humour) ce qui nous meut d'espoir et de désir. Et quand l'ours blanc l'accueille pour un retour matriciel, nous en sommes contents, et consolés. Par la grâce d'un artiste qui en sert un autre et non des moindres.

Un moment rare, un texte exigeant, un acteur qui semble se mettre complétement à nu. C'est troublant. C'est rare d'assister à un échange où "il y aie un tel suspens, un état d'exclusion si fin" entre la scène et la salle.Un moment beau- et profond.

Quel beau moment j'ai passé là... Tout était parfait, l'interprétation, la mise en scène chorégraphiée avec talent, la vidéo, le décor ... tout, j'vous dis !!! Bravo aussi au régisseur qui accompagne la magnifique prestation d'Assane Timbo. Merci encore Monsieur Assane d'avoir amené ce très beau texte à la scène et de le faire vivre aussi intensément... BRAVO !!!