Affiche de Nouveau Roman

Nouveau Roman

Maison des Arts et de la culture
Théâtre
Nouveau Roman
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Le geste d'écriture est l'un des moins spectaculaires qui soient.

Il donne pourtant lieu, particulièrement au cinéma, à nombre de scènes convenues, campant l'auteur à sa table de travail. La figure de l'écrivain, en ce qu'elle est caractérisée par ce geste, met donc en question la possibilité même de sa représentation, qu'elle soit cinématographique ou théâtrale. Mettre en scène, filmer un écrivain en train d'écrire n'a pas de sens. Et quant à restituer, sur scène, le sens de ce qu'il a écrit, d'autres potentialités existent que de simplement demander aux comédiens de s'en faire les porte-voix.

Aussi, Nouveau Roman est une pièce d'écrivains qui, jusqu'à un stade avancé de son processus de création, ne s'est pas appuyée sur un texte. Elle s'est écrite, en partie du moins, directement sur le plateau, à partir d'improvisations. Nouveau Roman est donc avant tout une pièce de comédiens aux prises avec des figures d'auteurs ou d'éditeur. Figures — Nathalie Sarraute, Marguerite Duras, Alain et Catherine Robbe-Grillet, Robert Pinget, Claude Simon, Claude Ollier, Claude Mauriac, Jérôme Lindon et Françoise Sagan — qu'il ne s'agit pas de reproduire mimétiquement, mais de s'approprier. L'essentiel du travail d'acteur consiste à retraiter ce vaste corpus documentaire, à la fois contextuel, littéraire et critique, qui a servi de matière première au spectacle. Donner à voir la façon dont une poignée d'irréductibles singuliers, regroupés sous l'égide des Éditions de Minuit, s'est engagée, malgré tout, dans les combats de son époque. Et a posé de nouveau – sur d'autres bases toutefois – la fameuse question de Sartre : qu'est-ce que la littérature ?

Nouveau Roman, enfin, est une réflexion sur l'héritage transmis, refusé, détourné ou dépassé. Un dialogue en différé, par vidéos interposées, avec certains auteurs de notre temps qui, à l'aune de cette mouvance qu'a été le Nouveau Roman, se questionnent sur les notions de groupe, d'avant-garde, sur l'expérimentation et la théorie littéraire, sur les rapports que la fiction entretient avec le monde. Dans une époque qui semble avoir opéré un retour à la littérature de sujet, Nouveau Roman se propose ainsi de transposer, sur la scène et avec les moyens propres à celle-ci, cette spécificité du geste d'écriture que les néo-romanciers n'ont eu de cesse d'affirmer : être, avant tout, un travail formel, une recherche. Sébastien Zaegel
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La distribution du spectacle ✨

Mise en scène : Christophe Honoré

Nouveau Roman, les avis spectateurs

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  • Bien

    Il ne s'agit pas d'une pièce de théâtre au traditionnel sens du terme. Il y a des dialogues, des échanges, mais aussi des monologues, de la vidéo, quelques chansons... Le micro est aussi souvent utilisé. Benjamin Wangermée se distingue dans un double rôle en or (Claude Ollier, Françoise Sagan). Dans un autre rôle intéressant, Jean-Charles Clichet (Alain Robbe-Grillet) est plus décevant, plus plat. Même si les partis prix de distribution sont intéressants voir amusants, ils ne sont pas toujours convaincants, loin s'en faut : il n'y a rien à dire de Ludivine Sagnier (Nathalie Sarraute) dans cette pièce (interprétation plate). Anaïs Demoustier (Marguerite Duras !) n'est pas à sa place, beaucoup trop jeune (elle était bien meilleur dans "Le problème" de François Bégaudeau, où elle jouait le rôle d'une adolescente). Annie Mercier (Jérôme Lindon) et Mélodie Richard (Catherine Robbe-Grillet) s'en tirent mieux. J'ai trouvé qu'il y avait quelques logueurs, mais rien de grave car les 3 heures passent rapidement. Les personnages et leur mouvement sont intéressants, ledit mouvement est bien rendu. Dommage que Samuel Beckett n'apparaisse pas en chair et en os (il est seulement-bien-évoqué). Il est également à noter que l'humour ne manque pas (savoureux dialogue entre Françoise Sagan et Nathalie Sarraute).

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    Publié le 05/12/2012
  • Superbe et drôle !

    Ne vous laissez pas décourager par la durée annoncée (2H50) car vous ne verrez pas passer le temps ! La pièce est magnifique, une ode à l'écriture, à la littérature, aux livres, à ceux qui les écrivent, ceux qui les lisent. Les acteurs sont magnifiques (on est parfois au niveau de la performance) et surtout on rit, on rit vraiment et on sort heureux, l'esprit sautillant tout en regagnant la bouche de métro Gambetta (c'est au théâtre de la Colline). De retour chez soi, on replonge dans Duras, Claude Simon, Sarraute, Beckett... La pièce de la saison.

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    Publié le 21/11/2012

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