Solness le Constructeur

Solness : un architecte dont la prétention à être le plus grand écrase tous les êtres qui l'entourent au point de le faire périr lui-même. Et Ibsen, de nous nous montrer que l'âme de la femme, au XIXème siècle, ne peut qu'être brisée. Réaliste ou rêveuse, généreuse ou égocentrique, la machine sociale à broyer la condamnera. Ibsen suggère en douce une solution : le respect pour chaque être, la compassion envers ceux qui nous entourent. Mais ... J'avais été envoûtée par cette pièce à l'adolescence. 50 ans après, les comédiens la rendent plus envoûtante encore !

Absolument magnigique.En plus du magnifique jeu des acteurs, la proximité dans ce théatre fait que l'on ressente "vraiment" le texte.

Le texte d'Ibsen est bien mis en valeur avec des comediens qui ont une forte présence sur scène et l'on se laisse entraîner dans cette histoire tragique qui ne laissera personne indemne. En revanche, si l'on comprend bien le parti pris de laisser l'action prendre son temps, on tombe ici dans une lenteur excessive de la diction, à tel point que les acteurs laissent parfois un blanc lorsqu'ils sont supposés interrompre l'autre

Merveilleuse pièce ,excellent jeu des acteurs ,comme d'habitude dans ce petit theatre qu'il faut soutenir. A voir imperativement.

Le texte d'Ibsen est parfaitement servi par des comédiens qui sont tous parfaits.

L 'atmosphere est étrange,envoûtante,le rythme est lent,les mots presque sussurés...en harmonie avec ce constructeur vieillissant et fier qui a besoin de ses "muses" jeunes et belles pour continuer à exister..

à découvrir ce pur texte d'Ibsen bien sûr. Mais à découvrir une actrice tout simplement étonnante, en d'autres circonstances une Adjani ou une Grimberg : Coralie Salonne, dans une véritable incarnation ou apparition : ingénue ou perverse mais envoûtante, angélique mais carnée. Une révélation pour moi.

Le début de la pièce évoque presque Feydeau : l'architecte Solness qui lutine sa secrétaire est "pincé" par sa femme. Mais ensuite, c'est bien du Ibsen : tout est psychologie et non-dit. La proximité à 2 m des acteurs créé une émotion très forte ! Leur jeu est très fin ; on oublie qu'on est théâtre car ils sont "comme dans la vie". On est complètement "embarqué" par eux pendant 1h40. J'avais entendu parler de cette pièce d'Ibsen parce qu'elle est régulièrement à l'affiche (mise en scène par Alain Françon à La Colline en 2013 et jouée par Jacques Weber à Hébertot en 2010) et suis heureux de l'avoir vue.

Je voyais cette pièce pour la première fois. Je n'ai donc pas d'élément de comparaison, ceci dit, il y a un choix dans la direction d'acteur qui m'a paru audacieux. Un choix particulièrement difficile à porter pour l'actrice qu'il concerne, Coralie Salonne, et j'avoue en être encore un peu perturbé... Mais je vois ça comme une bonne chose... J'aime qu'une représentation soit capable de me perturber, et il est probable que l'objectif du metteur en scène soit justement atteint... Ewelina Silkowska se distingue particulièrement, non seulement pour avoir fait selon moi un sans faute (dans une direction d'acteur plus classique il est vrai), mais aussi pour avoir été saisissante quelques soient les émotions qu'elle vivait. Je suis curieux de revoir ces deux actrices dans d'autres rôles pour mieux voir quelle était la part de la composition dans leurs personnages ici. Au-delà tous les acteurs étaient bien, rien à reprocher. Dommage que l'acteur principal ait du être remplacé pour cause de blessure.