Sucre d'Orge

C'est évidemment sans aucun parti pris (le metteur en scêne étant de ma famille) que je dirai: BRAVO! Un très agréable moment avec deux comédiens déjantés, surtout lui..., mais cela allait parfaitement avec les rôles. La mise en scêne particulièrement dépuoillée mettait en valeur un peu plus le jeu des acteurs. Parfait!

Ce deuxième contact avec cet auteur donne envie d'aller plus loin dans la découverte de ce style, de cet univers. En quittant la salle, j'étais un peu déçu par cette présentation. Avec un peu de recul, je comprends un peu mieux les choix faits. Merci à chacune, chacun et à Billetréduc

Texte tres inattendu. Dépouillement de la mise en scène au profit du texte et du jeu. révélation personnelle pour Horovitz et certainement aussi pour l'actrice.

Dans cette pièce d'Horovitz,Géraldine Bozec et Laurent Schteiner, nous mettent constamment sur le qui-vive en heurtant la bonne conscience et la recherche de confort absolu de notre siècle moderne. Dans ce " film " noir et glauque, elle, en petite Maryline artiste peintre fauchée vivant au crochet de ses parents vient demander des comptes à celui qui à tué son petit ami. Quant à lui, puceau attardé et psychopathe, on se demande s'il ne va pas la violer et/ou la buter.Une Amérique à la dé-rive ( dé-rêve ) que même Obama ne saurait nous faire oublier nous saute alors aux yeux ( ou nous saisit à la gorge ). Rien que pour ce malaise existentiel et lucide, que ces deux comédiens, le garçon boucher étudiant et la sale gamine paumée, nous instillent dans les veines, allez les soutenir sur leur cheminement infernal ou salutaire ( ? ) et prenez un petit sucre acide. D'ailleurs, moi, j'y retourne. Si je ne vous parle de cette pièce que maintenant, c'est que techniquement, je n'ai pu envoyer cette critique plus tôt. En tout cas, allez vite prendre votre dose...avant la fin.

On découvre ou re-découvre l'univers d'Horovitz, étrange et décalé, des émotions fortes. On ne s'attend jamais à ce qui va arriver. A voir.

Je vous recommande cette pièce car elle est très bien jouée et que l'on ne s'ennuie pas une seconde : on est emmené à travers le dialogue des protagonistes qui est riche (leur relation ne cessant d'évoluer tout au long de la pièce). Les comédiens nous embarque dans leur histoire et leur monde (new york,fin des années 60). C'est le contexte d'un accident mortel occasionné par l'un deux qui va les réunir dans un huis clot alors qu'ils ne se seraient peut être jamais rencontrés...

les 2 acteurs nous font rentrer dans ce huis clos avec intensite melangeant humour et emotion. les rebondissements grace àl'excellent jeux d'acteurs peuvent etre pris à differents degres. Ils faut rester j'usqu'à la fin pour comprendre le titre .

Bravo pour cette pièce intéressante et troublante. C'est la 2ème fois que je la vois, j'habite dans le quartier et j'y suis retournée faute d'autre idée avec mon mari qui ne l'avait pas vue, il a aimé aussi. Mais qu'est-ce qu'on est mal assis! J'avais beaucoup aimé la première fois, surtout l'actrice. J'ai trouvé un plus: la pièce a l'air plus dynamique que la première fois. Mais pourquoi ce changement d'actrice? J'ai un peu regretté la première actrice... Spéciale dédicace pour elle (je ne sais plus son nom) j'avais eu un vrai coup de coeur.

Sucre d'orge est une pièce qui fait du bien ! D'abord parce-qu'elle détonne au milieu de toute la programmation théâtrale actuelle qui donne à voir beaucoup trop de mièvrerie en boîte ; ensuite, parce-que ce texte de Israël Horovitz est une pure merveille, servie par une mise en scène extrêmement sobre mais soignée, et par 2 comédiens qui se fondent parfaitement dans cette histoire vraiment décalée. Lui, psychopathe à souhait, inquiétant à la façon d'un personnage de Fritz Lang (rien qu'à voir l'affiche, il fait peur le bonhomme !); Elle, perdue, fragile et belle à la fois (jeune comédienne avec un talent fou fou fou !), s'accrochant à ce tueur comme à une bouée, après avoir tenté de lui arracher les yeux. C'est du théâtre comme on en fait plus beaucoup ; seule ombre au tableau : qu'est ce qu'on est mal assis dans cette petite salle pourtant charmante. Moralité : ne mourrez pas idiot, allez déguster du Sucre d'orge, vous en reprendrez certainement. Moi, j'y retourne !

Cette pièce à contre courant nous enmène au delà des apparences. Loin de la tentation de céder au manichéisme ambiant de notre époque, le spectateur oscille constament entre réalité et fantasme, balloté entre l'irréprésible désir d'aimer ces deux énigmatiques personnages à la dérive, et l'envie de les condamner. On réprime le rire là où tout n'est que tragédie, et l'on se surprend à les aimer dans leurs facettes les plus sombres. N'attendez là aucune réponse, mais quelques questions terriblement humaines qui nous renvoient à nos propres méandres. Une généreuse tragi-comédie.