
Le style Gwenaël Morin est aisément reconnaissable. Des décors réduits à quelques grandes feuilles collées au scotch sur les murs, une scène vide ou peu s'en faut...
Un côté agitprop qui correspond bien à sa démarche consistant à se rapprocher du public sans chercher à le séduire par des procédés artificiels. Gwenaël Morin crée ainsi une atmosphère d'une étonnante vitalité.
Porté par un jeu évoluant savamment de l'outrance comique à l'indifférence affectée en passant par des moments de réelle intensité, le texte de Molière rend un son particulier, d'une force irrésistible, où éclatent la duperie des uns et la faiblesse, parfois volontaire et donc coupable, des autres.
Quand la Bastille libère Tartuffe Le théâtre de la Bastille (à Paris) accueille en ce moment une mise en scène de Tartuffe aussi jouissive que surprenante. Elle s'inscrit dans un ensemble de créations menées par Gwenaël Morin lors de sa résidence aux Laboratoires d'Aubervilliers en 2009.
L'homme de scène y avait installé un " théâtre permanent " où il vécut à plein temps, avec sa troupe, au rythme de l'art : ateliers ouverts aux amateurs et professionnels le matin, répétitions l'après-midi, et tous les soirs, représentations gratuites qui intégraient les idées récoltées lors des ateliers du matin...
De cette expérience, Morin a tiré de très beaux spectacles qui éclairent par une lecture extraordinairement attentive des textes célèbres du répertoire, comme Woyzeck de Buchner, repris l'an dernier au Théâtre de la Bastille, ou Tartuffe, qu'il faut aller voir à la même adresse.
Dans ce Tartuffe d'après Tartuffe, c'est le bourgeois Orgon (Grégoire Monsaingeon) qui se trouve érigé en sujet du drame : un panneau installé sur scène définit d'emblée la pièce comme l'histoire d'un homme traître à lui-même.
Sa folle admiration pour le faux dévot sonne alors comme une passion amoureuse ; l'autorité qu'il entend exercer sur sa fille en la mariant avec ce Tartuffe prend la forme d'un fantasme de viol - Tartuffe et Mariane, ces deux objets de désir, sont d'ailleurs incarnés par le même comédien : Julian Eggerickx.
Enfin l'obstination d'Orgon dans l'auto-aveuglement revêt l'allure de ces drogues qu'on réclame tout en sachant qu'elles nous tuent. Ainsi, sur scène, le bonhomme aliéné réclame sans cesse le noir, tandis que ses proches tentent à corps et à cri de faire triompher la lumière.
Dans cette lutte hautement symbolique, le spectateur est évidemment le premier concerné, ébloui (donc troublé) chaque fois que la lumière succède brutalement aux tirades plongées dans l'obscurité.
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Pour tout public
Langue : Français
Porté par un jeu évoluant savamment de l'outrance comique à l'indifférence affectée en passant par des moments de réelle intensité, le texte de Molière rend un son particulier, d'une force irrésistible, où éclatent la duperie des uns et la faiblesse, parfois volontaire et donc coupable, des autres.
Quand la Bastille libère Tartuffe Le théâtre de la Bastille (à Paris) accueille en ce moment une mise en scène de Tartuffe aussi jouissive que surprenante. Elle s'inscrit dans un ensemble de créations menées par Gwenaël Morin lors de sa résidence aux Laboratoires d'Aubervilliers en 2009.
L'homme de scène y avait installé un " théâtre permanent " où il vécut à plein temps, avec sa troupe, au rythme de l'art : ateliers ouverts aux amateurs et professionnels le matin, répétitions l'après-midi, et tous les soirs, représentations gratuites qui intégraient les idées récoltées lors des ateliers du matin...
De cette expérience, Morin a tiré de très beaux spectacles qui éclairent par une lecture extraordinairement attentive des textes célèbres du répertoire, comme Woyzeck de Buchner, repris l'an dernier au Théâtre de la Bastille, ou Tartuffe, qu'il faut aller voir à la même adresse.
Dans ce Tartuffe d'après Tartuffe, c'est le bourgeois Orgon (Grégoire Monsaingeon) qui se trouve érigé en sujet du drame : un panneau installé sur scène définit d'emblée la pièce comme l'histoire d'un homme traître à lui-même.
Sa folle admiration pour le faux dévot sonne alors comme une passion amoureuse ; l'autorité qu'il entend exercer sur sa fille en la mariant avec ce Tartuffe prend la forme d'un fantasme de viol - Tartuffe et Mariane, ces deux objets de désir, sont d'ailleurs incarnés par le même comédien : Julian Eggerickx.
Enfin l'obstination d'Orgon dans l'auto-aveuglement revêt l'allure de ces drogues qu'on réclame tout en sachant qu'elles nous tuent. Ainsi, sur scène, le bonhomme aliéné réclame sans cesse le noir, tandis que ses proches tentent à corps et à cri de faire triompher la lumière.
Dans cette lutte hautement symbolique, le spectateur est évidemment le premier concerné, ébloui (donc troublé) chaque fois que la lumière succède brutalement aux tirades plongées dans l'obscurité.
La distribution du spectacle ✨
Auteur(s) :
Molière
Artiste(s) :
Renaud Béchet, Julian Eggerickx, Barbara Jung, Grégoire Monsaingeon, Gwenaël Morin, Ulysse Pujo
Mise en scène :
Gwenaël Morin
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Le lieu
Tartuffe d'après Tartuffe, toutes les séances
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À propos de Tartuffe d'après Tartuffe
L’événement Tartuffe d'après Tartuffe de type Théâtre contemporain, organisé ici : Théâtre de la Bastille -
Paris, n'est plus disponible à la vente.
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