Urban Night

Né dans le ghetto, entre house, hip-hop, rap et rhythm’n’blues, le kwaito est l’actuelle musique des townships. Alors qu’autrefois les traditions populaires du pays étaient liées aux églises et aux rassemblements dans les villages, ce style urbain récent a pris forme au sein des dance club floors qui se sont développés après la chute de l’apartheid. Kwaito veut dire littéralement : « dangereux », ou « chaud ». Mais le kwaito est devenu une culture, une manière de vivre, de s’habiller. Si l’influence américaine y est évidente (comme dans le rap français), le kwaito puise aussi à de multiples sources ethniques. Dans le répertoire de Bongo Maffin, on entend ainsi, outre des échos de reggae, de mbaqanga et de gospel, les marques du style shona du Zimbabwe et des traditions bantoues du nord-ouest (les paroles des chansons sont en tswana, la langue bantoue de l’ethnie du même nom, langue nationale et majoritaire du Botswana). Venue du Cap, la chanteuse du groupe, Thandiswa Mazwai, est d’origine xhosa. Elle a récemment entamé une carrière de soliste, qui lui a valu d’être consacrée meilleure chanteuse d’Afrique du Sud en 2005.